"Adigban" : le nouveau single du slameur béninois Zogbé qui affole la toile

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Dans un entretien, ZOGBE, le slameur parle de son nouveau single intitulé  » Adigban ». Il profite de l’occasion pour mettre la lumière sur son style musical, qui est le métissage du slam et du rap, ceci en valorisant les variantes linguistiques du Bénin, son pays natal. Découvrez ZOGBE dans son entièreté.

Bonjour, présentez-vous à nos lecteurs ?

Je profite de l’occasion pour vous remercier pour tout ce que vous faites déjà dans ma modeste carrière artistique. C’est ZOGBE, le souverain Kpanligan qui signifie que la parole c’est de l’énergie et la parole c’est du feu. Ce serait quand même préjudiciable de jouer avec le feu. En un mot, la parole est sacrée.

Du slam au rap, pourquoi ce changement de style ?

C’est n’est pas un virage, loin de l’être. Je ne suis pas en train d’abandonner le slam pour le rap, ce que je ne saurais d’ailleurs faire. Le slam est ma source d’inspiration. Je suis, juste en train de faire un métissage entre le slam et le rap. Car, ces 02 styles musicales, ont un point commun qui est la parole.

Ce style existe, ou c’est du made by ZOGBE ?

Ce style existe, sinon je ne serai pas en train de m’essayer. Je ne suis donc pas précurseur. Une chose est sûre, je connais des rappeurs qui slament, tel que Kerry James et Youssoupha, qui sont également de très bons slameurs. Eux, au départ, étaient des rappeurs avant de slamer. On peut aussi dire que c’est le rap, qu’ils ont transposé dans le style slam. Ils ont des titres uniquement slam et des titres uniquement rap. C’est ce travail que je suis en train de faire. J’ai beaucoup de titres slam qui sont en studio sur lesquels je travaille. Ce n’est donc pas que j’ai laissé le slam pour le rap. Je suis juste en train de vouloir combiner les 02.

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Parlez, nous de votre nouveau single intitulé Adigban ?

Mon single qui est en train de créer la polémique est Adigban qui est sur un fond beat rap sur lequel j’ai essayé de redynamiser les flots. Ce dernier single est déjà sur toutes les plateformes de téléchargements. Le titre veut dire tout simplement que c’est faux. C’est un message que je lance à la jeunesse et à tout ceux qui connaissent des périodes difficiles et dures, oser dire que c’est faux. Car, ce n’est pas parce qu’aujourd’hui est dur que tout est terminé. Il y a une lueur d’espoir et le meilleur reste à venir. Voilà le message que Adigban véhicule.

ZOGBE, c’est celui là qui fait la promotion de la retorique locale Fongbé, vous êtes toujours dans ce registre là ?

Je suis toujours dans ce style là. Même si aujourd’hui, j’essaie de metisser le slam au rap. Je ne saurais jamais laisser notre patrimoine linguistique. C’est la mission que je me suis fixé dès le départ. La mission consiste à montrer aux autres qui pensent que nous n’avons rien comme richesse culturelle et cultuelle, que nous avons assez de choses à valoriser. Donc, je ne saurais m’éloigner de cette mission. Tout le texte du titre Adigban, c’est du 100,% Fongbé. Mais, il arrive parfois qu’il a quelques termes importés pour embellir la déclinaison poétique. C’est très important pour moi, nos langues endogènes, ça peut être du Fongbé, le Mina, le Yoruba et bien d’autres.

Vous travaillez aussi sur les divinités, parlez nous des prochains singles de ZOGBE ?

J’avais, comme je vous l’avais confié, fait un travail sur la divinité Ogou. Il y aura donc des singles que je vais faire sur les divinités tels que Zapkata, Hèbiosso, Lègba et consorts.

Est ce que vous ne craignez les attaques de ceux qui estiment que ce sont des divinités diaboliques?

C’est leur opinion, c’est leur avis. Et je ne peux pas les en vouloir pour ça. Mais, nous pensons que les autres religions sont venues détruire et enterrer ce que nous avons. Mais quand nous faisons une rétrospective et une auto-critique, on constate qu’il n’y a pas de comparaison en terme d’humanité, de bonté et même de crainte de Dieu entre nos religions endogènes et les religions importées. Il s’agit pour nous qui avons fait ces différentes analyses d’exposer les faits. Voilà, ce qu’on nous a envoyé, voilà ce que nous avons et voici des différents modes d’emploi. Nous devons montrer que nos divinités ne sont pas que pour nuire, comme aussi des gens utilisent des versets coraniques et bibliques pour faire du mal. Nous devons et nous avons l’obligation de faire démarquer nos divinités des pratiques occultes.

Parlez nous de radio tour que vous faites en ce moment ?

Radio tour a été initiée par ma maison de production que je remercie au passage. C’est O’shean Live Africa dirigé par le grand Arnaud Lamaille. Cette maison a cru en moi, et sait qu’on peut mieux exploiter mes œuvres pour la valorisation de nos cultures. Je suis déjà passé sur la radio Océan FM, et dès la semaine prochaine, je passerai sur d’autres radios comme radio Tokpa, Capp FM et bien d’autres.

Qu’en est-il du projet album ?

Vous savez qu’un album, c’est beaucoup de titres. Pour le moment, je me concentre sur les singles et fur et à mesure, un jour, l’album verra sortira.

Un message aux fans pour terminer cet entretien

Je remercie tous les fans que j’appelle affectueusement  » ma famille ». Devinez, en 10 heures nous avons eu 587 téléchargements, ceci en moins de 24 heures. Je remercie une fois encore ma maison de production qui déploie de grands moyens pour mettre la lumière sur moi et ce que je fais. Ceci prouve que nous ne sommes pas en train de perdre notre temps. Cela me dope le moral et me pousse à donner le meilleur de moi-même. C’est grâce aux fans que je trouve de l’énergie pour aller de l’avant.

Propos recueillis par Alain Kolawolé ALAFAI et Zeck Adjitchè ALAFAI

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