L’économie congolaise connaitra une croissance de l’ordre de 3,8 % en 2025. L’estimation est faite par le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-N’Guesso, au cours de son message sur l’état de la Nation, devant le parlement réuni en congrès, ce jeudi 28 novembre 2024, au palais des congrès, à Brazzaville.
Dans son message, le président de la République a passé en revue tous les secteurs d’activités de la vie nationale, tout soulignant l’action diplomatique du pays.
Plus de responsabilité pour le gouvernement
En ces temps de crises, le chef de l’Etat congolais espère sur la transparence dans la gestion des finances publiques pour réduire aussi bien les actes de corruption que de mauvaise gestion. Ainsi, Denis Sassou-N’Guesso a mis un accent particulier sur la traçabilité des finances publics. Pour lui, « à compter du 1er janvier 2025, les paiements, au profit de l’Etat et de ses entités publiques, devront se faire par des moyens sécurisés, garantissant leur traçabilité et leur centralisation au niveau du Trésor public ».
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Le président de la République a déclaré que, la reprise économique se poursuit grâce à une croissance hors-pétrole. Le gouvernement, a-t-il indiqué, table sur une croissance de 3,8% en 2025. Parlant du programme soutenu par la facilité élargie de crédit avec le FMI, Denis Sassou-N’Guesso a appelé le gouvernement à plus de responsabilité pour que l’ultime étape de la sixième revue soit franchie avec succès.
Le président de la République a, par ailleurs, annoncé le démarrage du projet « Mossala » qui bénéficie de l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD) et qui entend former et insérer 5 000 jeunes dans le monde du travail. Ce faisant, il salué les efforts réalisés par le Fonds national de l’employabilité et de l’apprentissage (FONEA) dans le cadre de la formation et de l’insertion des jeunes.
Pour améliorer le climat des affaires
Denis Sassou-N’Guesso a demandé au gouvernement d’accélérer la reformes des codes usuels engagés depuis plus d’une décennie. Allusion faite au code civil, au code de procédure civil, au code pénal, au code de procédure pénal et au code de l’organisation judiciaire. Pour lui, seule une justice impartiale et un contrôle d’Etat performant aideront efficacement à lutter contre la corruption et autres antivaleurs. Il s’agit ainsi d’améliorer le climat des affaires.
Qualifiant les Zones économiques spéciales (ZES) de bassins d’emplois, le président de la République du Congo affirme qu’il attend les résultats de ces Zes. « Je veux des résultats probants pour que les jeunes disposent enfin, de ce bassin prometteur de milliers d’emplois », a-t-il précisé. Il a notamment relevé que les avancées observées dans le développement des zones économique spéciales sont mitigées.
Le SMIG en augmentation de 20 000 francs
Le président Denis Sassou-N’Guesso a, également, annoncé la mise en œuvre, courant 2025, de l’automatisation de la gestion des carrières des agents civils de l’Etat, à travers le système intégré de gestion des ressources humaines de l’Etat. L’automatisation de la retraite des mêmes agents sera lancée en janvier 2026, a assuré le président de la République.
Dans cette optique, il a évoqué deux réformes qui ont permis le relèvement de l’âge d’admission à la retraite pour les travailleurs relevant du code du travail, ainsi que le relèvement du salaire minimum interprofessionnel garanti ou SMIG qui passera, à partir de janvier 2025, de 50 400 francs CFA à 70.400 francs CFA. Selon Denis Sassou-N’Guesso, ces réformes sont l’expression de l’équité et de la justice sociale.
25 jours sans courant, 3 milliards de manques à gagner
Denis Sassou-N’Guesso n’a pas passé sous silence « les actes criminels sur les installations de transport d’électricité » qu’il a fermement condamnés. Sensible aux « cris de cœur » des Congolais sur la fourniture d’électricité, notamment à Brazzaville et Pointe-Noire, le chef de l’Etat a, toutefois, condamné « les récents actes d’incivisme perpétrés sur les installations de transport d’électricité, entre les localités de N’Tsielampo et de Mindouli. Ces actes criminels ont plongé Brazzaville dans le noir, 25 jours durant, occasionnant des manques à gagner de plus de 3 milliards 500 millions de francs CFA, en termes d’électricité, non distribuée à Brazzaville suite au sabotage du réseau de transport », a-t-il déploré.
Selon Denis Sassou-N’Guesso, « la solution définitive réside dans la mise à niveau des réseaux de transport et de distribution pour tenir compte de la forte demande de nos principales villes », avant d’ajouter que « … le tarissement conjoncturel de nos ressources financières n’a pas freiné l’élan de poursuivre l’électrification rurale » au cours de l’année 2024.
Parlant d’offre de soins de qualité, le président de la République a annoncé que la caisse d’assurance universelle sera lancée en 2025. Au cours de la même année, les travaux d’achèvement des hôpitaux généraux d’Impfondo (Likouala) et de Kinkala (Pool) seront aussi lancés.