TOGBE Crépin La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Eléonore Yayi Ladékan et sa collègue des affaires sociales et des microfinances Véronique Tognifodé ont réuni toute la communauté universitaire du Bénin jeudi 28 octobre 2021 à l’université d’Abomey-Calavi. À l’occasion, ils ont procédé au lancement officiel de la rentrée académique solennelle des universités du Bénin. Cette activité est placée sous le signe de la lutte contre le harcèlement sexuel surtout dans le secteur de l’enseignement.
« Harcèlement sexuel : éléments constitutifs et sanctions ». C’est le thème retenu pour lancer la rentrée académique solennelle 2021-2022 dans les universités du Bénin. Il s’inscrit donc dans la droite ligne de la vision du gouvernement qui fait désormais de sa priorité la lutte contre le harcèlement sexuel sur toutes ces formes. Selon Félicien Avlessi, recteur de l’UAC et représentant des recteurs des UNB à la cérémonie, la lutte contre le phénomène du harcèlement sexuel a démarré depuis les équipes rectorales précédentes et surtout sous celle du recteur Maxime da Cruz à laquelle il a appartenu en qualité de vice-recteur chargé de la recherche universitaire.
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« Pour endiguer ces dérives qui n’honorent pas notre corporation, l’équipe du recteur Maxime da Cruz à laquelle j’ai appartenu en qualité de vice-recteur chargé de la recherche universitaire a pris des notes de service pour rappeler à l’ordre, ces collègues. Aussi a-t-il installé une commission d’éthique qui a traité des cas de harcèlement qui ont impliqué certains enseignants de l’université d’Abomey-Calavi », a rappelé le recteur Félicien Avlessi.
Conscient que l’objectif commun est de faire de l’université, une référence sous-régionale et internationale, la première autorité de l’UAC a rassuré que son équipe et lui, veilleront à ce que de telles situations qui entachent la renommée du haut lieu de savoir ne se reproduisent. « Je peux au nom de l’équipe rectorale vous rassurer que les cas incriminés ne se reproduiront plus jamais. Nous travaillons au quotidien, mon équipe et moi, à assainir le cadre de vie et les conditions de travail aussi bien des enseignants, des étudiants que du personnel administratif technique de service », a-t-il fait savoir.
A en croire la ministre de l’enseignement supérieur de la recherche, le thème qui marque cette cérémonie est assez évocateur. Car l’année précédente est terminée avec une autre révolution destructive autour de ce fléau du peuple que représente le harcèlement sexuel. La ministre Eléonore Yayi Ladékan reconnaît lors de son allocution de lancement de la rentrée académique solennelle que cela existe honnêtement partout, « mais la manière dont nous avons contribué finalement à le rendre visible dans notre communauté est assez inquiétante », a-t-elle noté.
Les enseignants mis devant leur responsabilité…
Pour la ministre en charge de l’enseignement supérieur, les enseignants sont appelés à former les cadres de demain. Ainsi, ils doivent revoir leur responsabilité et leur comportement devant les apprenants. « Ici dans le haut lieu du savoir que représentent nos universités, nous devons revoir nos responsabilités. Nous sommes appelés à former des personnes responsables, les hauts cadres de demain qui vont diriger nos progénitures. Alors nous avons une grande responsabilité dans notre comportement, dans tout ce que nous mettons en place », a invité Eléonore Yayi Ladékan.
Toute relation amoureuse entre apprenants et enseignants est proscrite…
Dans son intervention, la ministre des affaires sociales et de la microfinance s’est indignée du fait que ce soit ceux qui sont supposés donner des connaissances aux étudiantes qui deviennent des personnes qui sont à la base des décrochages scolaires ou d’autres dérives. Véronique Tognifodé indique donc que rien ne peut et ne doit justifier une relation extrascolaire entre apprenants et enseignants.
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« C’est pourquoi, entre apprenants, étudiants, élèves et formateurs enseignants, dorénavant, toute liaison, relation amoureuse, sexuelle est désormais proscrite par la loi dans notre pays et aucun consentement de l’élève, étudiant ou apprenant ne peut donc plus être considéré comme tel », va-t-elle préciser.
À noter que lors de cette cérémonie, il a été prévu d’honorer tous les anciens recteurs des quatre universités nationales publiques du Bénin. Ainsi, seul l’ex-recteur de l’UAC, prof Maxime da Cruz a pu se rendre disponible pour recevoir officiellement sa distinction. Les autres le ferobt certainement après.
Les étudiants également n’ont pas manqué de porter leur doléance à l’endroit des enseignants surtout au sujet du harcèlement sexuel. « Nous exhortons à ne pas faire des notes de composition, des armes de lutte contre les étudiantes pour régler les conflits personnels. Car, dit-on, chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne. Aussi souhaiterions-nous prendre vraiment garde aux tentatives de harcèlement sexuel à l’endroit de nos jeunes soeurs camarades étudiantes afin de leur permettre d’étudier et de s’épanouir dans les mêmes conditions que tout étudiants régulièrement inscrit », a souhaité Igor Rodolphe Tossou, président de la Fédération nationale des étudiants du Bénin (Fneb).
