Bénin – Nomination d’un Rwandais à la tête de l’Anip : la CSTB exprime son désaccord

Le conseil des ministres du mercredi 22 février 2023, a procédé à la nomination d’un Rwandais à la tête de l’Agence nationale de l’identification des personnes (Anip). Suite à cette annonce, la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) est montée au créneau pour dénoncer cet état de chose qui selon elle, est malheureusement devenu une habitude pour le gouvernement de la rupture.

Le secrétaire général confédéral de la Cstb Nagnini Kassa Mampo et tout le secrétariat permanent de l’organisation fustigent la nomination d’un étranger au poste de Directeur Général de l’Agence nationale de l’identification des personnes (ANIP). Selon les travailleurs réunis au sein de la Cstb, le rwandais Pascal NYAMILINDA, ancien Maire de Kigali, ne devrait pas être promu à la tête d’une structure béninoise aussi sensible qui traite les données personnelles des béninois.

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CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN (CSTB)

LA CSTB DENONCE LA NOMINATION DE l’ANCIEN MAIRE DE KIGALI A LA TÊTE DE L’AGENCE NATIONALE DE L’IDENTIFICATION DES PERSONNES (ANIP)

– Camarades travailleurs ;

– Chers amis de la presse,

Le Secrétariat Permanent de la CSTB a initié ce point de presse pour répondre à plusieurs interpellations faites par les travailleurs en sa direction après la nomination en Conseil des ministres du mercredi 22 février 2023 de monsieur Pascal NYAMILINDA, ancien Maire de Kigali (Rwanda) au poste de Directeur Général de l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP).

Depuis la publication de ce relevé du Conseil des Ministres, des travailleurs et plusieurs Béninois sont scandalisés par la décision du gouvernement de nommer à la tête d’une structure aussi sensible et sécurisée qu’est l’ANIP chargée de l’identification de tous les béninois et de la collecte des informations sur tous béninois.

Tout le monde se demande ce qui peut justifier une telle décision du chef de l’Etat ?

Malheureusement il n’en est pas à sa première. Rappelons quelques exemples stratégiques de notre pays aux étrangers :

1. En août 2017, le Parc Pendjari, réputé parc de la biosphère, reconnu comme l’un des parcs les plus riches de la sous-région, a été confié à une société privée sud-africaine AfricanPart. C’est en partie la dénonciation de cette cession qui a couté au syndicaliste capitaine Patrice TREKPO sa radiation de la Fonction Publique. En octobre 2020 la gestion du parc W dans l’Alibori sera aussi confiée à la même société ;
2. En avril 2018, la gestion du Port Autonome de Cotonou, poumon de l’économie béninoise a été confiée au Port International d’Anvers (PAI)
3. En octobre 2021 le Sénégalais monsieur BOUBACAR Camara a été nommé Directeur Général Adjoint de la douane du Bénin ;
4. La communication et la télécommunication au Bénin sont contrôlées par SONATEL, une société sénégalaise de Télécommunication au sein de laquelle France Telecom (Orange) est actionnaire. Donc la communication et la télécommunication de notre pays sont contrôlées par l’étranger depuis 2021 ;
5. Le gouvernement vient de nommer à la tête d’une autre société d’Etat, l’Agence Nationale de Transport Terrestre (ANATT) un autre rwandais du nom de Richard Dada.

Je n’ai cité là que quelques exemples pour montrer comment notre pays est en train d’être dangereusement cédé aux étrangers.

Ça ne se passe pas dans un pays où le patrimoine est la ligne directive des gouvernements.

La dernière nomination est l’acte inacceptable que les béninois à travers leur réaction regrette.

Le Bénin n’est pas un département du Rwanda. Le nouveau DG nommé à la tête de l’ANIP est un ancien DG de l’ANIP RWANDA et Maire de KIGALI. Cela signifie qu’il fait partie des personnalités politiques qui dirigent le Rwanda.

Il est inconcevable qu’on confie à un homme comme là les données personnelles des béninois. Les travailleurs de l’ANIP, de l’ANATT souhaiteraient vivement être dirigés par des béninois compétents qu’ils connaissent et il y en a au Bénin.
Le Bénin est loin d’être un désert de compétences.
Je vous remercie.
Cotonou, le 23 février 2023

Le Secrétaire Général Confédéral

Nagnini KASSA MAMPO