Traque contre la cybercriminalité au Bénin : « il ne faut pas seulement réprimer, mais il faut que l’état prévienne, anticipe en orientant ou réorienter », propose Richard Boni Ouorou

Richard Boni Ouorou

Richard Boni Ouorou

La lutte contre la cybercriminalité devient de plus en plus intense au Bénin avec plusieurs arrestations de présumés cybercriminels ou «gaymen» chaque jours. Dans une analyse, le politologue Richard Boni Ouorou donne son point de vue sur cette opération entamée par la police républicaine à travers l’Office central de répression de la cybercriminalité (OCRC). L’homme n’a pas manqué de faire de pertinentes propositions. 

Terrien,ne,s Bonjour.

Il me Plait de discuter avec vous Concernant le phénomène ci-dessus mentionné et de la répression subséquente.

De mon point de vue, Nous allons vers deux crimes de natures différentes.

D’un côté, nous avons un crime justifiable et à l’opposé, nous allons inéluctablement vers des crimes excusables.

Toutefois, si le premier est encore, dans le contexte des arrestations rapportées, un crime absolument présumé  malgré la nature de la répression a laquelle les sujets sont soumis, le second lui est définitif et définitivement perçu  comme tel. Le délit de faciès étant un crime discriminatoire, nous conviendrons que les faits sur lesquels se basent les policiers pour procéder aux arrestations, sont discriminatoires et que la répression peut constituer un délit en ce que les arrestations, dans les contextes rapportés, reposent uniquement sur le comportement, l’aspect social et la nature physique des personnes inculpées.

Cela dit, sur le fond, devrait-on céder au fait que de telles arrestations n’enfoncent  plus davantage les populations et la jeunesse surtout dans un état de psychose permanent, ne détruise encore plus le tissu social déjà fragile, pour laisser le germe s’implanter définitivement?

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A l’évidence, ce phénomène s’il n’est pas éradiqué, produira des effets multiples et divers sur non seulement l’économie qui manquera de forces productrices, mais en se professionnalisant comme le phénomène tant à l’être ; C’est-à-dire, en constituant et étant considéré pour des familles, comme une source  de revenu d’emploi, le phénomène de Gayman sera dès lors perçu  par une partie de la population comme une activité lucrative dont un emploi permanent avec l’illusion que chaque gain est mérité car étant  une  « rémunération »

Dès lors, que la pratique s’installera dans la perception générale comme une profession et chaque gain comme une rémunération, sans des mécanismes efficaces d’insertion en Amont ou de réinsertion après ou pendant que le sujet soit entrain de purger une peine pour ce délit, la répression sera perçue comme une méthode brutale visant d’autres objectifs et les forces de répression seront prises à partie ce qui par extension peut amener à un désaveu des politiques.

Donc, il ne faut pas seulement réprimer, mais il faut que l’Etat prévienne, anticipe en orientant ou réorienter.

Attention ça risque d’être long, mais si vous avez déjà commencé la lecture il vaut mieux la finir.

En attendant de parler de l’orientation ou de la réorientation, voyons pourquoi le crime (le gay) est un délit ou un crime justifiable comme discuté plus haut.

A l’évidence, aucun crime ni délit n’est justifiable me direz vous.

Mais vous avez tout faux et je ne cherche pas des circonstances atténuantes , parce que je devrais pour ça, pouvoir vous convaincre qu’en commentant le délit, que les prévenus n’avaient pas l’intention de nuire ou porter atteinte diversement. Mais ce serait faux, ils savent ce qu’ils font.

Cependant, pourquoi le crime est quand même justifiable ?

A partir de maintenant, si vous me lisez attentivement, vous percevrez l’idée de l’orientation et de la réorientation.

Le délit ou le crime d’abus de confiance et ce spécifiquement ce qui concerne le gayman, est justifiable au sein de notre société sous deux angles.

Le premier constat est lié a l’orientation scolaire et à l’insertion professionnelle

Il faut dire tout de suite et sans ambages, que le parcours scolaire dans notre pays est trop long et n’aboutit généralement à rien ou pas à grand chose. Il est temps de revoir le processus de « diplomation » afin de réduire le parcours scolaire de certains qui pourront très rapidement aller sur le marché de l’emploi.

Mais plus important encore, il faudra réduire l’accès à certaine filière telle que   le droit par exemple ou à peine 2% de la population ont recours aux services d’un juriste. Il y a aussi les disciplines linguistiques ( espagnol et autres) dont le nombre d’apprenant augmente à chaque année, mais qui ne fournit aucun emploi à la fin et la liste est longue.

Le second constat

 c’est l’absence de professionnalisation des méthodes de production et de transformation de nos ressources de consommation, car, les filières agricoles générales ne répondent pas aux besoin spécifique. Nous avons beaucoup de produits à la consommation, mais dont les méthodes de transformation ne sont pas professionnalisées pour ouvrir de nouveaux marchés et de nouveaux emplois. Par conséquent, il devient urgent compte tenu de l’augmentation démographique, de mettre en place des mécanismes d’orientation scolaire, de fixer un quota annuel pour l’accès à plusieurs autres formations académiques et professionnaliser nombre de méthodes de production et de transformation des ressources à la consommation en interne. Là, il s’agit de l’orientation.

Concernant la réorientation et permettez moi de limiter les détails, il est 2:52 mn ici à Montréal donc j’essaie d’aller plus vite pour pouvoir rentrer dans les bras de ma femme qui ronfle déjà à côté de moi et m’endormir. Elle me tuera si elle sait que j’ai écrit ça (lol).

Pour que la répression soit efficace et si c’est la seule méthode qui est choisie par le régime en place qui adore  la brutalité pour ne pas trop réfléchir à des solutions durables, pour que  la répression soit efficace, il faut des mécanismes d’insertion sociale pendant et après l’emprisonnement, pour éviter la récidive spontanée et même le besoin de récidive obligatoire.

Mais en dehors des mécanismes sociaux spécifiquement mis en œuvre pour les sujets inculpés, il faut des mécanismes sociaux d’équilibre économique ou d’accompagnement social, de façon à éviter la croissance du phénomène par l’implication de plusieurs autres sujets sociaux.

Tout ce qui précède, rend le délit ou le crime justifiable socialement, politiquement et économiquement.

Concernant le caractère excusable du crime,

ce dernier est lié aux forces de l’ordre qui se verront excusées de leurs crimes, malgré, que la répression sans fondement juridique pourrait être la cause de plusieurs effets sociaux négatifs comme la psychose généralisée, le discrédit sur l’Etat de droit, et même qu’une répression brutale et incontrôlée pourrait juste suspendre le mal sans l’endiguer.

Mais vu que l’Etat est le seul qui a le droit d’exercer la violence qui devient légitime à son actif, tout crime commis par les forces de l’ordre pourraient être excusées sans que les populations n’aient aucun moyen de recours et c’est à déplorer.
Ceci doit faire l’objet d’un rapport de plusieurs pages afin de développer aussi le lien entre le phénomène de gay et la corruption d’agent, mais permettez-moi d’être concis et de vous promettre d’espérer que nous le ferons au moment venu.

Prenez soin de vous et excellente journée de travail.

Issa Boni Richard Ouorou

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