Ce lundi 5 février 2024, à Kintélé, en République du Congo, le comité de haut niveau de l’Union Africaine sur la Libye tient sa réunion. Les dix pays membres de ce comité et les pays voisins de la Libye vont tenter de définir les modalités d’organisation du forum de réconciliation inter-libyen, prévu en avril prochain.
Depuis la mort du président Kadhafi en 2011 la Libye traverse une période marquée par des conflits internes, source d’instabilité politique et de souffrance des populations. Le chef de l’Etat congolais qui a reçu mission de ses pairs de l’Union africaine de conduire la médiation dans ce pays, a multiplié des initiatives visant à redonner à la Libye toute sa place dans le concert des nations. Son expérience dans la résolution des conflits sur le continent aiderait ainsi les Libyens à surmonter les divisions et permettrait, de fait, d’établir un dialogue constructif entre filles et fils libyens. L’objectif final étant d’aboutir à la réconciliation nationale.
L’enjeu de cette réunion de Brazzaville
La réunion de Kintélé est considérée comme décisive aussi bien pour la Libye que pour toute l’Afrique, en général et, la zone sahélo-saharienne, en particulier. C’est pourquoi, initiée par le président congolais, Denis Sassou-N’Guesso, qui dirige ce comité, cette réunion devrait rassembler les différentes factions libyennes et connaîtra aussi la participation du président du Conseil libyen de transition et le vice-président, chargé de la réconciliation. Ces multiples initiatives, impliquant les parties impliquées dans la crise libyenne, ont pour but de trouver une solution négociée à la crise en Libye.
Cette réunion s’inscrit, ainsi, dans le cadre de la poursuite de ces efforts pour la stabilité de la Libye et devrait réaffirmer la position de l’Afrique sur la tenue du forum de réconciliation nationale. Un comité préparatoire de ce dialogue devrait sortir de cette réunion avec pour rôle de définir les modalités d’organisation de ce forum. Elle constitue, à n’en point douter, un accélérateur à l’organisation du forum de réconciliation inter-libyen devant déboucher sur l’organisation des élections générales, en vue de sortir la Libye de la crise dans laquelle elle est plongée depuis plus d’une décennie.
L’Action diplomatique de Denis Sassou-N’Guesso
Le président Sassou-N’Guesso a toujours exhorté les Libyens au dialogue, en vue d’un règlement pacifique de la crise que traverse leur pays depuis 2011. Lors des vœux de nouvel an du corps diplomatique accrédité au Congo au couple présidentiel, Denis Sassou-N’Guesso avait adressé ses félicitations aux différentes parties libyennes pour leur détermination à prendre part au forum de réconciliation prévu, le 28 avril 2024, dans la ville de Syrte.
Le 20 juillet 2023, à l’ouverture de la 1ère réunion du comité préparatoire de la conférence de réconciliation inter-libyenne, à Kintélé et en présence de plusieurs parties libyennes, le président du comité de haut niveau de l’union africaine avait réitéré son appel au peuple de Libye, afin de « juguler les rancœurs et bannir les exclusions et les rejets de la division et des séparatismes… et à rétablir les passerelles entre les tribus, entre les communautés religieuses, entre les villes et les villages… ».
En rappel, le comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye est composé du Niger, de la Mauritanie, de l’Afrique du Sud, de l’Éthiopie et du Congo, ainsi que des pays voisins de la Libye : le Tchad, le Soudan, l’Égypte, la Tunisie et l’Algérie.