Bénin : la FéSEN – CSTB exige la satisfaction des revendications des enseignants avant les élections professionnelles sectorielles

Les militants de la Fédération des syndicats de l’éducation nationale affiliés à la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (FéSEN – CSTB), ont effectué un sit-in mercredi 20 mars 2024 au ministère de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle. À l’occasion, les manifestants ont exprimé leur mécontentement face silence du gouvernement sur la plateforme revendicative des enseignants.

Les enseignants ne sont pas contents du silence observé par le gouvernement sur leur plateforme revendicative. Pour FéSEN – CSTB, sans régler les préalables, le gouvernement a lancé les élections professionnelles sectorielles. Toute chose dont les manifestants disent n’être pas d’accord. Ils exigent donc le report pur et simple desdites élections.

« La FéSEN/CSTB n’est pas contre l’organisation des élections professionnelle pour désigner les représentants des enseignants et du personnel administratif dans les différentes CAP et autres structures paritaires. Mais ce qui importe c’est de régler d’abord en urgence les problèmes qui se posent à nous. C’est pourquoi la FéSEN/CSTB exige le report sine die des élections pour la satisfaction des revendications qui figurent sur la plateforme revendicative de la FéSEN/CSTB en date du 02 février 2024 », ont-ils fait savoir dans leur déclaration.

En ce qui concerne la situation des Aspirants au métier d’enseignant (AME), la FéSEN – CSTB dit avoir pris acte de la décision du gouvernement qui a apportée certaines améliorations à leur condition de vie. Toutefois, le syndicat affilié à la CSTB du maréchal Nagnini Kassa Mampo a tenu à préciser que la principale revendication des AME reste et demeure leur reversement sans condition en ACPDE.

Les participants au sit-in n’ont également pas manqué d’exiger le payement des rappels des mois non perçus par les AME depuis le début et le paiement des rappels de la période de radiation aux 175 AME réintégrés.

Intégralité de la déclaration de la FéSEN – CSTB au sit-in du 20 mars au MESTFP

FéSEN CSTB
FEDERATION DES SYNDICATS DE L’EDUCATION NATIONALE
(FESEN/CSTB)

DECLARATION AU SIT-IN DU 20 MARS 2024 AU MESTFP

Depuis 2018, nous avons suspendu les mouvements de grève sous des promesses du gouvernement de travailler pour l‘amélioration de nos conditions de vie et de travail. En 2019, des lois scélérates ont été votées pour la restriction du droit de grève. Les cadres officiels de négociations ont été instaurés dans l’administration de chaque ministère appelés Commission Administrative Paritaire (CAP) et la grande commission de négociation confédérations centrales syndicales – gouvernement qui tiennent régulièrement des sessions pour ce qui est des CAP et de temps en temps pour la grande commission. Durant 6 années, les conditions de vie et de travail des enseignants et du personnel administratif, même des travailleurs des ministères de l’éducation, se sont considérablement dégradées.

Dans plusieurs bureaux de la tour administrative où nous tenons ce sit-in, beaucoup de climatiseurs sont en pannes depuis plusieurs mois. Le combat de la FéSEN/CSTB est clair. Les cadres officiels de négociations ont échoué. Il faut faire recours aux luttes des travailleurs sous forme de grève et aux mouvements de protestation (sit-in, marche, Assemblée Générale, etc.) pour obliger le gouvernement à satisfaire les revendications.

C’est au vue de ce constat qu’après avoir adressé une plateforme revendicative le 07 février 2024 à nos trois ministres de tutelle qui est restée sans suite, nous avons décidé d’entrer en grève en leurs adressant un préavis de grève d’avertissement de 24 heures, le 26 février 2024 qui a eu lieu le jeudi 07 mars 2024. Le gouvernement nous a répondu d’abord par un silence et un mépris. Mais après la grève, des menaces de répression ont commencé par des demandes d’explications qui ont été adressées aux enseignants qui ont observé le mouvement de grève pourtant prévu par la loi.

C’est inadmissible. Il apparait clairement que le gouvernement n’est pas dans la posture de donner satisfaction aux exigences des enseignants et du personnel administratif des écoles, lycées et collèges. Pour le gouvernement, c’est organiser une élection professionnelle frauduleuse pour retarder la satisfaction des revendications qui importe.

Non ! Nous n’allons plus accepter de nous engluer dans des CAP sans la satisfaction des revendications urgentes. Rien n’est plus urgent que le paiement des primes de rentrée aux ayants droit, le retour en formation des professeurs adjoints, la reprise de l’intégration en A3 des instituteurs ayant fait 25 ans de service, le déblocage des avancements à l’indice 12, l’arrêt du prélèvement des frais de services auxiliaires de la CNSS sur les rappels et les pensions des travailleurs, etc.

La FéSEN/CSTB n’est pas contre l’organisation des élections professionnelle pour désigner les représentants des enseignants et du personnel administratif dans les différentes CAP et autres structures paritaires. Mais ce qui importe c’est de régler d’abord en urgence les problèmes qui se posent à nous. C’est pourquoi la FéSEN/CSTB exige le report sine die des élections pour la satisfaction des revendications qui figurent sur la plateforme revendicative de la FéSEN/CSTB en date du 02 février 2024.

Nous n’allons pas finir de lire cette déclaration sans revenir sur la situation des AME. Nous prenons acte de la décision du conseil extraordinaire des ministres du lundi 18 mars 2024 qui a apportée certaines améliorations à leur condition de vie. Néanmoins leur revendication principale reste et demeure leur reversement sans condition en ACPDE. Naturellement, s’ils deviennent contractuels de l’Etat, ils bénéficieront de toutes les mesures annoncées par le gouvernement et des conditions dont bénéficient les autres agents de l’Etat. La FéSEN/CSTB exige le payement des rappels des mois non perçus par les AME depuis le début et le paiement des rappels de la période de radiation aux 175 AME réintégrés.

Nous, les participants au sit-in de ce jour mercredi 20 mars 2024 réaffirmons notre détermination à poursuivre la lutte et exigeons en urgence :
– L’annulation pure et simple des demandes d’explication adressé aux enseignants et au personnel administratif de l’éducation pour fait de grève ;
– La satisfaction des revendications figurant sur la plateforme revendicative de la FéSEN/CSTB avant toute poursuite des élections professionnelles ;
– Le report sine die des élections professionnelles sectoriel dans l’enseignement.

La FéSEN/CSTB décline toute responsabilité quant aux déconvenues qui découleraient de la volonté du pouvoir de poursuivre l’organisation des élections sans la satisfaction des revendications.

SATISFACTION DES REVENDICATIONS D’ABORD !

ELECTIONS PROFESSIONNELLES APRES !

Cotonou, le 20 mars 2024

Les manifestants.

Lire le précédent

Géant concert « Elle mérite tout » : Oluwa Kêmy « La mélodieuse » promet une soirée inoubliable au public ce 23 mars

Lire la suite

Forces Armées Congolaises : Basile Boka porte son galon de général de brigade

Laisser un commentaire

Le plus populaire