Essence frelaté au Bénin : Fréjus Attindoglo dénonce l'utilisation des enfants comme des pompistes

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C’est un phénomène courant au Bénin, des enfants vendeurs d’essence frelaté au bord des voies. Une pratique malsaine , dangereuse et illicite selon Fréjus Attindoglo, juriste et activiste des droits humains au Bénin.

Dans une analyse publiée sur le blog cahier des droits humains, le jeunes juriste fait l’état des lieux de ce phénomène et profite pour attirer l’attention des autorités sur cette pratique qui tue l’avenir et l’image de ce pays.

Lire l’intégralité de son analyse.

Le phénomène des petits pompistes de l’essence frelaté au Bénin : Le malaise !

La place de l’enfant n’est ni dans les rues, ni dans les taudis ni dans les lieux dangereux. Sa vulnérabilité, son innocence et son insouciance oblige les adultes à les protéger et leur préparer un avenir meilleur. L’enfance est la saison idéale pour l’instruction et l’éducation. Cependant, l’enfant africain ou l’enfant béninois subit déjà la dureté de la vie. Il est régulièrement vendeurs, vulcanisateur, mécanicien, maçon, pire vendeur d’essence.

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Au Bénin, on ne s’empêche pas de voir des enfants au bord de petits stands de vente d’essences frelatés communément appelés « Kpayo » comme des vendeurs. Ils sont là déjà à 5h et prêts à plier bagages à 1h du matin. On les voit sales, mal habillés, visages tristes et fatigués. Ils sont exposés à toutes les intempéries et tous les dangers. Ces enfants sont pour la plupart dans la tranche d’âge de 6ans à 14h.

Un constat malheureux et triste!

Pour comprendre les causes : d’aucun diront que ces enfants sont dans le processus d’héritage du commerce de leurs géniteurs ou tuteurs; tandis que pour certains, ce sont les enfants placés qui subissent ce mauvais sort. Mais d’autres diront également que c’est la pauvreté qui conduit ces parents ou tuteurs à exploiter ces âmes innocentes pour des activités illicites.

Cependant, il existe une panoplie de texte qui assure la protection de l’enfant contre ces formes d’exploitations.

Si nul n’est censé ignorer la loi, nous sommes en droit de se convaincre qu’ils devraient savoir que leurs actes tombent sur le coup de la loi. Faut-il encore le rappeler, depuis 2015, la loi portant code de l’enfant en République du Bénin a été votée et promulguée. En son article 203, on lit ceci: « l’exploitation d’enfants est interdite ». Le législateur va encore plus loin en précisant dans le 4ème et dernier alinéa de la même disposition que: « l’exploitation comprend également l’utilisation ou l’offre d’enfants aux fins d’activités illicites ; également les travaux qui, par leur nature et/ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité et à la moralité de l’enfant ». Mêmement, le code de l’enfant en République du Bénin nous apprend clairement que les enfants ne peuvent pas travailler plus de quatre 04 heures sans repos. Et pour tout corroborer, l’article 216 de la même loi nous renseigne que: « il est formellement interdit aux parents, tuteurs ou autres utilisateurs d’astreindre les enfants à la vente. En aucun cas, Les enfants de moins de douze 12 ans ne peuvent être utilisés pour la vente dans les rues et marchés ».

Tout prouve à suffire que tous ceux qui violeraient ces disposition tombent sous le coup de la loi (articles 324-406)

Malgré cette volonté manifeste du législateur de sonner le glas de l’exploitation des enfants, les pratiques d’avilissement de l’enfant ont le vent en poupe.

En réalité rien de tout ceci ne pose problème.

Un enfant exploité dans la vente de l’essence Kpayo

La vraie problématique, c’est la pauvreté et quelque fois, ce qui peut se voir comme l’incapacité de l’État central à faire respecter la loi. Cependant l’article 26 de notre constitution impose au pouvoir exécutif : l’obligation de protéger la famille et particulièrement la mère et les enfants. Face à toutes ces législations qui ne cessent de protéger les enfants de ce phénomène fallacieux de vente d’essences frelaté dans notre État de droit, apparemment certaine personnes continuent l’exploitation des enfants dans la vente d’essences frelatés en République du Bénin malgré les efforts du gouvernement.

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Les conséquences de ces pratiques sont néfastes et dramatiques. A court termes les enfants exposés aux produits pétroliers de basses qualités côtoient les maladies les plus dangereuses de cette vie. Le contact fréquent avec l’essence est cancérigène et générateur d’autres pathologies. Les enfants vendeurs d’essence sont menacés par les brulures et d’enlèvement. A long terme, cette activité désert le pays, le prive de vaillants cadres et fabrique de potentiels divorcés sociaux (le commerce d’essence frelaté étant une activité sans avenir).

Il est d’une urgence capitale aujourd’hui de faire quelque chose pour ces enfants.

L’Etat central est interpellé, le ministère de la famille et le ministère de la justice doivent prendre leurs responsabilités pour le bien–être de ces enfants.

Nous appelons à une juste application de la loi.

L’Avenir et l’image de notre pays en dépend !

Fréjus ATTINDOGLO

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