2ème sommet Russie-Afrique : les générations africaines actuelles face aux enjeux du développement

Le 2ème sommet Russie-Afrique a baissé ses rideaux le 28 juillet 2023, à Saint-Pétersbourg. Le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-N’Guesso, intervenant à cette tribune, a lancé une invite en direction de ses contemporains de tout mettre en œuvre pour relever les challenges du développement du continent africain.

Voici l’intégralité de son allocution

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DISCOURS DU PRESIDENT DENIS SASSOU N’GUESSO AU SOMMET RUSSI-AFRIQUE

Monsieur le président de la fédération de Russie.
Monsieur le président de l’Union des Comores, Président en exercice de l’Union africaine.
Mesdames et Messieurs, les chefs d’Etat et de gouvernement.
Monsieur le président de la Commission de l’Union africaine,
Distingués délégués.
Mesdames, messieurs,
L’accueil particulièrement chaleureux qui nous a été réservé, à moi-même et à ma délégation et la satisfaction de prendre part à ce deuxième sommeil Russie-Afrique.
M’amène à adresser mes sincères remerciements à Monsieur Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie.
Les thématiques de la présente rencontre appellent à un ferme engagement pour la paix, la sécurité et le développement.
Chaque époque, à ces générations, et chaque génération a ses défis.
Hier. Pour l’Afrique, les défis étaient dans l’unité, de libérer le continent de la colonisation, de vaincre l’apartheid et de conquérir l’indépendance.
Dans ce combat, l’Afrique avait bénéficié du soutien de l’ancienne URSS, au mouvement de libération.
Le tout dans un élan de solidarité appelée à l’époque, l’internationalisme.
Pour assumer pleinement l’indépendance, l’Afrique avait besoin d’une élite qualifiée et compétente.
Aussi, l’ancienne URSS avait-elle accordé des milliers de bourses pour la formation de nombreux cadres africains.
Aujourd’hui, le défi pour les générations actuelles porte sur le développement de l’Afrique afin d’assurer le bien-être de deux milliard d’africains attendu d’ici l’année 2050.
Aujourd’hui comme hier, dans le cas de la libération, il s’agit d’un combat, celui du développement, pour lequel l’Afrique ne peut se passer de l’accompagnement des amis, des partenaires.
Le monde étant devenu un village planétaire, l’on ne pourrait, par exemple, Monsieur le président, imaginez l’industrialisation du continent, sans l’électricité.
Souvenons-nous du célèbre mot d’ordre lancé par un grand révolutionnaire de votre pays, selon lequel, le socialisme c’est le pouvoir des soviets, plus l’électricité.
Or, l’on constate qu’à ce jour, six cents millions d’africains, je dis bien six cents millions d’africains n’ont pas accès à l’électricité.
En outre, il ne saurait y avoir de libre-échange et libre circulation des personnes et des biens sans des voies de communication modernes.
Notamment des infrastructures routières, ferroviaires, portuaire, aéroportuaire, les télécommunications.
La zone de libre-échange continentale africaine qui participe de cette vision salvatrice ne peut avoir de contenu que si elle n’est adossée à des infrastructures de communication viable.
Or, tous ces investissements sont onéreux si un pays s’engage à les réaliser seul. Ce sera au prix d’un endettement suicidaire.
Ces réalisations ne seront possibles qu’en poule de pays uu dans le cadre des communautés sous-régionales.
L’accompagnement de l’Afrique par la Russie appel au renforcement du partenariat stratégique gagnant-gagnant.
Cela impose aux pays africains de se concerter pour définir les infrastructures prioritaires qui constitueront la base de négociation globale dans le cadre de partenariats public-privé. De financement BOT ou de crédit confessionnel remboursable sur le long terme.
L’Afrique ne pourra se développer que dans le cadre d’une synergie intérêt et non autarcique se fondant sur de petits projets sans envergure.
Une telle coopération ne devrait pas être réduite à une simple générosité basée sur l’aumône, pour les uns et la mendicité, pour les autres.
L’Afrique dispose de suffisamment de ressort pour concrétiser une telle démarche.
Cette vision du développement est importante.
Elle place la paix au rang de leviers essentiels afin de garantir ma mise en confiance des partenaires et la sécurisation des initiatives engagées.
En parlant de paix en Afrique, il nous faut également évoquer la paix dans cette partie de l’Europe.
C’est pourquoi j’en appelle ardemment à la fin du conflit Russo-ukrainien.
La sagesse africaine enseigne que l’herbe fait toujours les frais d’une rivalité ou d’un duel entre éléphants.
Tel est le cas du blé qui a intégré les habitudes alimentaires de la plupart des pays africains, aujourd’hui confrontés à des pénuries qui ont un réel impact sur le quotidien de la population.
Pour une solution adéquate au conflit ukrainien, l’initiative africaine ne doit ni être négligé, ni être sous-estimé.
J’ai apprécié ma position prise, tout à l’heure, par le président Poutine sur ce sujet.
Une fois de plus, l’optimisme reste de mise tant pour l’éventail des préoccupations qui sera abordé au cours de ce sommet.
Que pour la restauration de la paix dans cette partie du monde, qui nous accueille aujourd’hui.
Je vous remercie, monsieur le président.

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