Le 7 juillet 2023, au cours de son adresse devant le parlement réuni en congrès, à l’occasion de sa visite d’Etat au Congo-Brazzaville, le président kényan, William Ruto, après avoir constaté la faible du taux du commerce intra-africain, qui n’est que de 17 %, selon lui, milite pour l’intensification du commerce intra-africain par la levée des barrières.
Ce discours qui a marqué l’entame de la visite d’Etat du président kényan au Congo a touché plusieurs thématiques : les changements climatiques, la dette des pays africains, le faible niveau des échanges intra-africains et les inégalités entre les riches et les pauvres.
Supprimer les obstacles au commerce
Le Chef de l’Etat kényan a déclaré que l’Afrique doit investir dans les infrastructures et supprimer les obstacles au commerce, ainsi que les restrictions de visa pour libérer le potentiel du libre-échange. Le président William Ruto a ainsi annoncé la suppression de visas pour des voyageurs entre le Kenya et le Congo. Il s’agit d’une mesure qui vise à faciliter les échanges et renforcer les liens entre les deux pays.
Elle met en exergue la nécessité pour les pays africains de permettre au continent de favoriser les échanges dans plusieurs domaines, notamment le commerce intra-africain. Denis Sassou-N’Guesso et William Ruto s’inscrivent ainsi dans la dynamique de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Le président Ruto a déploré le faible taux du commerce intra-africain, estimé à 17 %, avant d’exhorter les dirigeants à exploiter leurs capacités et leurs moyens pour contribuer de manière significative à l’émergence d’un nouveau discours en Afrique. L’Afrique, un continent regorgeant d’opportunités et de ressources nécessaires pour conduire une prospérité mondiale propre, juste et inclusive, a-t-il clamé.
William Ruto a également évoqué la paix. Pour lui, « …quoi qu’il en soit, il est important que le Kenya et le Congo continuent de faire partie de cette communauté singulière de nations associées à la paix, à la stabilité, à la sécurité, à la liberté, à la démocratie et à la poursuite incessante d’une prospérité inclusive pour tous nos peuples ».
La place de l’Afrique
William Ruto a déploré « l’approche traditionnelle » qui présente les Africains et leurs gouvernements comme des objets de pitié et des cibles de la charité des philanthropes et des aumônes multilatérales. Il a dénoncé « un cadre mondial d’institutions imprévoyantes et d’incitations rigides a rendu commode et souhaitable pour les pays africains d’endurer la subordination et l’humiliation au nom de l’aide. Cela rend également structurellement possible de sous-estimer les ressources et les opportunités réelles et potentielles de l’Afrique tout en exagérant grossièrement ses risques et ses faiblesses ».
Le Chef de l’Etat kényan a « rappelé qu’au moment où ces arrangements institutionnels ont été arrêtés, 52 Etats africains n’existaient pas encore. Par conséquent, notre système institutionnel multilatéral peine à prendre en compte la souveraineté africaine et est structurellement incapable de répondre aux aspirations africaines. Les miroirs ne reflètent pas les visages africains car l’architecture est défectueuse et non africaine », a-t-il ajouté.
A noter que le président William Ruto est à sa première visite au Congo depuis son élection, en 2022, à la tête de la République du Kenya et cette visite d’Etat est la première d’un chef d’Etat kényan en terre congolaise.