Présidentielle au Venezuela : le Parti Communiste du Bénin appelle les USA à ne pas imposer sa volonté au peuple

Le 28 juillet 2024, le peuple vénézuélien s’est rendu aux urnes dans le cadre de l’élection présidentielle. Cette élection remportée par Nicolas Maduro candidat à sa propre succession, est contestée et soutenue par les USA. Face aux médias, mardi 13 août au siège du Parti Communiste du Bénin (PCB), Philippe Noudjènoumè, premier secrétaire dudit parti a confirmé le bon déroulement du scrutin.

Présent au Venezuela en tant qu’observateur, le professeur Philippe Noudjènoumè a indiqué que l’élection présidentielle s’est déroulée dans une totale transparence. Le premier secrétaire du PCB a dans sa déclaration invité les États-Unis d’Amérique ne pas imposer sa volonté au détriment de celle du peuple vénézuélien.

Ci-dessous, l’intégralité de la déclaration

CONFERENCE DE PRESSE

LES OBSERVATIONS SUR L’ELECTION PRESIDENTIELLE AU VENEZUELA

28 Juillet 2024

Déclaration liminaire

Mesdames et Messieurs les Journalistes

Chers camarades et Amis !

Merci pour avoir répondu présents à cette Conférence de Presse

OBJET DE LA CONFERENCE DE PRESSE

Le 28 Juillet 2024, au Vénézuéla, s’est déroulé un Scrutin présidentiel, le 4ème du genre sous le Président Nicolas Maduro, successeur du Président Hugo Chavez.

Comme tout un chacun le sait, cette élection Présidentielle a soulevé beaucoup de vagues qui continuent encore de s’agiter.
Dans ce tohu-bohu sur fond de préparation de guere mondiale, il est important que l’opinion publique tant béninoise qu’africaine soit informée du réel Enjeu en cours afin de se faire une Juste idée sur tout le brouhaha qui se déroule après cette réélection du Président Maduro.

C’est l’objet de ma Conférence de Presse de ce jour.

Mesdames et Messieurs,

Du 23 Juillet au 3 Août 2024, j’étais à Caracas, en tant qu’Invité International du Parti Gouvernemental, le Parti Socialiste Unifié du Vénézuéla( PSUV), à l’Observation de l’Election présidentielle du 28 Juillet 2024. Je l’étais à un triple triple titre, Représentant du Parti Communiste du Bénin, Président de l’Organisation des Peuples de l’Afrique de l’Ouest (OPAO) et de l’Alliance Pour la Patrie. A ce point, je tiens à adresser mes remrciements au Gouvernement de la République bolivarienne de Venezuela de nous avoir donné l’occasion de l’expérience.

À ce Scrutin, le Gouvernement a invité un nombre impressionnant d’Observateurs Internationaux ; pas moins de 900 Invités, provenant de 101 pays. C’est dire la confiance des Autorités vénézuéliennes sur la légitimité et la fiabilité du système électoral ainsi que de l’Enjeu particulier de cette Election.

Tant à l’étape des préparatifs, de campagne électorale, du déroulement de l’élection proprement dit le dimanche 28 Juillet 2024, tout s’était passé dans le calme et le respect des lois et des Institutions de la République. En tant qu’Observateur, le jour du Scrutin, nous avons sillonné beaucoup de bureaux de vote, interrogé les citoyens, recueilli des avis ; beaucoup d’Invités ont été déployés en dehors de la capitale, Caracas, vers d’autres agglomérations moins urbaines.
Le système électoral, performant laissait apparemment peu de place à la fraude ; les votes multiples étant impossibles ; une fois enregistré, le votant ne pouvant plus se faire enregistrer une nouvelle fois et ce, dans tout le pays.

Tout semblait calme, jusqu’à la proclamation des Résultats par le « Consejo Nacional Electoral » (Conseil National Electoral, équivalent de la CENA au Bénin) intervenue dans la nuit du 28 au 29 Juillet 2024. Le Président Maduro a été régulièlement proclamé élu avec 51,2% des Voix. C’est ce que les Observateurs internationaux que nous étions avions de façon unanime salué ; nous avions salué le déroulement régulier des élections et la réélection régulière du Président Nicolas Maduro.
Et c’est là que l’on a assisté à une fronde post-électorale intense, à un lever de boucliers avec intervention massive étrangère et agressive des Etats-Unis, de l’Union européenne et des Gouvernements fascistes d’Amérique latine tels ceux d’Argentine, d’Equateur, d’Uruguay et j’en passe, et ce à un niveau jamais égalé du moins selon les observateurs.

Les manifestants s’en sont pris non seulement aux statues de Chavez même dans la Capitale, mais même dans des villes périphériques ; des statues représentant des peuples autochtones immortalisés par Chavez ont été détruites exprimant un mouvement fasciste et suprémaciste blanc, dans le genre Bolsonario au Brésil ou Miléi en Argentine, ou RN en France.

En réalité, ce fait n’est pas nouveau, on a l’impression d’assister comme à un « remake » de ce qui s’est passé déjà la réélection du Président Maduro en 2018

En ce moment déjà, voici ce que l’on écrivait « Nicolas Maduro, successeur du charismatique Hugo Chavez tout juste réélu, s’apprête à gouverner le pays dans des conditions difficiles ». (Source
Mais pourquoi un tel branle-bas après ces élections au Vénézuéla? Pourquoi tant de bruits alors que dans le monde, en Afrique et aux Etats-Unis mêmes on assiste à des élections beaucoup moins crédibles ou transparentes ( à des fraudes massives, et trucages ouverts) sans que nulle part, on ait enregistré tant de déversement d’émotion ?

C’est qu’ici, il ne s’agit nullement de la prétendue défense de la démocratie, de la défense des droits de l’homme (et alors Gaza !!!, il ne s’agit ni plus ni moins que des intérêts de puissance impérialiste, US et Alliés principalement dans leur rage de contrôle des ressources de ce monde.

II- LES ENJEUX POLITIQUES PLANETAIRES AUTOUR DE L’ELECTION DU PRESIDENT MADURO :

Mesdames et Messieurs pour éclairer un peu cette situation
Quel est l’enjeu actuel ?

Enjeu Géographique et économique

Le Vénézuéla c’est un territoire s’étendant sur 916 445 km2 depuis les environs de l’équateur jusqu’au nord du onzième parallèle. Soit une superficie équivalente à celle du Nigeria voisin. Avec une population de 31 millions d’habitants environ.
Sur le continent, le Venezuela possède des frontières avec le Guyana à l’est-sud-est, le Brésil au sud, la Colombie au sud-sud-ouest et à l’ouest, enfin à quelques dizaines de milles marins au large des côtes de la Mer des Caraïbes au nord, se trouvent les Antilles néerlandaises (Aruba, Bonaire, Curaçao) et Trinité-et-Tobago (ex-GB).

Le Venezuela possède également 72 îles, dispersées dans la mer des Caraïbes et dans l’océan Atlantique, regroupées dans les Dépendances fédérales. Margarita est la plus grande et la plus peuplée.

Le Venezuela est l’un des 17 pays « mégadivers » au monde, en raison de facteurs tels que sa situation géographique, entre le nord de l’Amérique du Sud et la mer des Caraïbes, facilitant ainsi la migration des espèces, en plus d’avoir un climat constant tout au long de l’année. Cela a favorisé, pendant des millénaires, en particulier dans les zones montagneuses et fraîches (comme la chaîne de montagnes côtières, la chaîne de montagnes Perijá, la chaîne de montagnes de Merida et le massif guyanais) l’adaptation, l’isolement et la préservation de la vie de nombreuses espèces animales et végétales, principalement endémiques.

Le Venezuela partageant la forêt amazonienne avec le Brésil, la Colombie et autres, se positionne dans le monde comme le sixième pays le plus riche en biodiversité en termes d’espèces animales et végétales accueillies. Il existe encore de nombreuses espèces non découvertes ni comptabilisées. On estime ainsi que le nombre total de plantes vasculaires pourrait passer de 21073 (actuellement découvertes) à 30 000-35 000 ou même plus si cet espace était suffisamment étudié.

-Un pays aux ressources naturelles immenses.

Le Venezuela est l’un des pays les plus dotés par la nature en ressources naturelles. Pays tombant en plein dans le climat tropical humide à l’instar des pays comme le Gabon, les deux Congo etc le Venezuela se présente comme un scandale de la nature, un scandale géologique. Avec sa superficie de 916 445 km2.de km2 le classant au 33ème rang mondial le Venezuela se présente comme une puissance énergétique majeure. Il détient les 1ères réserves mondiales prouvées de pétrole brut (302,25 Mds de barils, soit 1/5ème des réserves mondiales), devant l’Arabie Saoudite et les 4èmes réserves de gaz naturel. Le pays dispose également de vastes ressources minières (or, bauxite, fer, nickel, charbon…) pour lesquelles le pays occupe des places honorables. Le Venezuela dispose de la plus grosse réserve d’or d’Amérique latine loin devant le Mexique. Le pays dispose de 351 tonnes de métal précieux ; ce qui le place à la 16ème place au plan mondial ( Cf. Juliette Lissandre « Les réserves d’or du Venezuela sont les plus élevées d’Amérique latine » Aout 2015 ; in Le Journal International ; Le Venezuela occupe la 23ème place dans la production de bauxite(Source Atlasocio.com) ; 21ème,place en production de fer ; 32ème en nickel ; 34ème pour le charbon. En ressources hydrauliques, le Venezuela occupe la 12ème place de ressources en eaux renouvelables dans le monde, avec le barrage de Guri, le 4e plus important au monde, avec une puissance installée de quelque 10 200 MW – d’une importante diversité géographique et d’une mégadiversité remarquable,17ème au monde( fr.m.wikipedia.org) et par voie de conséquence dispose d’un potentiel agricole important.
En Produit Intérieur Brut :
En 1950, le Venezuela était classé au 4e rang mondial par rapport au PIB par habitant, derrière les États-Unis, la Suisse et la Nouvelle-Zélande.

Selon le FMI, en termes de PIB par habitant, le Venezuela se situe à la 4e place d’Amérique du Sud avec 9 960 dollars par habitant en 2009.
Le Venezuela est la cinquième puissance économique latino-américaine en termes de produit intérieur brut, après le Brésil, le Mexique, l’Argentine et la Colombie avec un PIB estimé à 367,5 milliards de dollars en 2013 selon la Banque Mondiale. Son classement est identique lorsqu’exprimé en parité de pouvoir d’achat.

Elle possédait la deuxième plus grande raffinerie au monde avec la raffinerie d’Amuay, construite avec des investisseurs américains.
Du fait de ses énormes ressources naturelles et notamment pétrolières, le Venezuela est d’abord un pays à économie basée sur le pétrole. En effet les exportations pétrolières assurent 95 % des exportations et 60 % du PIB. La principale activité économique est l’exploitation et le raffinage du pétrole pour l’exportation et la consommation intérieure. Le secteur pétrolier domine l’économie avec à peu près un tiers du PIB, 85 % des bénéfices à l’exportation[3] et 43 % des revenus du gouvernement. C’est, entre autres, à l’initiative du Venezuela que fut fondée l’OPEP.

Mais pourquoi ce pays riche est plongé dans la plus grave crise de son histoire ?. Tout simplement parce que le peuple vénézuélien a décidé depuis l’avènement du Commandant Hugo Chavez en 1998, de devenir propriétaire de ses ressources et de se prendre en main en s’assumant comme souverain.

L’avènement du régime chaviste et les mesures prises.

En effet, ces énormes ressources pétrolières se trouvaient jusqu’à l’évènement du pouvoir de Chavez aux mais des firmes étrangères notamment Chevron (américain)
Le crime du Régime du pouvoir de Chavez c’est d’avoir mis en œuvre une politique souverainiste systématique et populaire, socialiste, basée sur la récupération des richesses naturelles ( par nationalisation notamment du secteur pétrolier), la rédistributions des énormes révenus de ces richesses à la population. Dès son avènement, il prit des mesures hardies dans ce sens :
La nationalisation des secteurs stratégiques- Le pétrole aux mains de Petroleum PLC, des américaines Exxon Mobil, Chevron, ConocoPhillips, de la française Total et Statoil ; au plan industriel, les secteurs des télécommunications et de la production d’électricité ont également été nationalisés, ainsi que la nationalisation du ciment. En 2010, le commerce de détail est nationalisé, avec la filiale vénézuélienne du groupe éxito, détenue par le groupe français Casino[13], accusée de contribuer à la hausse des prix. La filiale locale de l’américain NorPro, fabricant un produit pour les forages pétroliers est étatisée et intégrée à l’entreprise publique PDVSA. Le groupe sidérurgique italien TenarisDalmine est exproprié de ses actifs, n’ayant trouvé un accord financier avec le gouvernement[14].
Du point de vue agricole :
Il a fallu l’arrivée du président CHAVEZ depuis 1999 et la Révolution bolivarienne pour mettre en chantier une réforme hardie en matière agricole. Cette réforme a consisté par décret à « éliminer progressivement les latifundios( grande propriété foncière privée) et de promouvoir une répartition équitable des terres au profit des pauvres ». Autrement dit cela consiste à nationaliser les grandes latifundios et à les redistribuer
( redistribution de « 100.000 parcelles moyennant le rachat de la terre à prix coutants aux propriétaires expropriés » Cela a permis à l’agriculture vénézuélienne de retrouver une priorité un peu élevée.
.Le Venezuela est passé d’une production de 17 160 577 tonnes d’aliments en 1998 à 24 686 018 tonnes en 2018(Source : https://fr.m.wikipedia.org. Wiki économie Venezuela).

Résultats :
Après 2003, à la faveur de l’augmentation des prix des hydrocarbures, d’un climat politique plus détendu et de la reprise en main de PDVSA, le Venezuela a connu un taux de croissance du PIB de 13,5 % en moyenne jusqu’en 2009 (un des plus hauts du monde, selon les chiffres officiels et ceux du FMI)[15].

Les investissements sociaux du gouvernement (par le biais des misiones) dans les domaines éducatifs, alimentaires et médico-sanitaires, créées depuis 2001 commencent à porter leurs fruits : le taux de pauvreté est réduit entre 2003 et 2008 de près de 30 points (de 54 % à 26 %), dont une diminution particulièrement significative de l’extrême pauvreté de 72 %[15], tandis que près de 1 250 000 personnes ont été alphabétisées entre 2003 et 2004 selon les chiffres de la BCV (Banco Central de Venezuela)[réf. nécessaire]. Ces progrès sociaux s’accompagnent aussi d’une réduction des inégalités mesurées par l’indice de Gini[15].

Le PIB par habitant en PPA est passé entre 2003 et 2008 de 5 033 à 8 500 dollars selon les chiffres du FMI (estimation), et de 5 500 à 8 500 $ entre 1999 et 2008 (est.)

Alors c’est le crime qu’a commis Chavez et par la suite son successeur Maduro.
Il faut les abattre, selon ls impérialistes.

Les Mesures assassines contre le Pouvoir révolutionnaire de Chavez et de Maduro ont été prises.

La première est d’oeuvrer à faire effondrer les prix mondiaux de pétrole ; la deuxième, prendre toute une batterie de mesures anti-économiques (plus de 930 mesures américaines) ont été prises à l’encontre de Venezuela dont l’embargo sur tous les produits à destination et en priovencce du Venezuela, la troisième attenter à la vie du Leader CHAVEZ dont les indices indiquent qu’il décéderait suite à un empoisonnement américain.

Au plan politique, les Etats-Unis ont tout tenté : susciter des rébellions au sein de l’armée, pour des coups d’Etat monter des éléments fantoches à coup de dollars ; ils ont ainsi pendant longtemps, monté le fantoche Guaido contre Maduro ; ce qui n’a rien donné, après l’échec de cette expérience boîteuse, ils en viennent à l’expérience actuelle.

Le Contexte actuel

La contexte actuel qui est caractérisé par l’exacerbation des tensions mondiales, les préparatifs de guerre mondiale entre les deux camps antagonistes( OTAN/ BRICS), la guerre Ukraine/Russie, la crise palestinienne, aggrava la situation. C’est ce qui confère au contexte actuel un caractère particulier.

La résolution de l’équation Venezuela au sein de l’Amérique latine apparaît comme un enjeu stratégique. Ce, d’autant plus que ces temps derniers, le Pouvoir de Maduro a accompli des pas importants vers la sortie de la crise en prenant des mesures économiques,structurelles importantes. Ainsi le gouvernement de Maduro adopta quatre séries importantes : 1°-Stimuler la production nationale ( par la divertification des produits) pour faire face à l’embargo extérieur ; ce qui eut pour conséquence d’accroître la production intérieure et l’autosuffisance alimentaire ; 2°-Accroître et rationnaliser la collecte des impôts intérieurs : 3°-Impulser les exportations non traditionnelles ; c’est –àdire accroître l’exportation de produits autres que pétroliers ; 4°accorder des aides substancielles aux entrepreneurs vénézuéliens . Ce qui fit que le pays a connu une croissance de +7% en ce début de l’année 2024. Selon les données officielles.

De façon visible, la pénurie dans les magasins et les marchés obsrvée en 2021 (à ma dernière visite à ce pays) suite aux mesures d’embargo américain, s’éloigne de plus en plus. La vie reprend dans ce pays de rêve.

De par cette avancée, les chances d’une stabilisation du pouvoir Chaviste est établie. Alors pour les impérialistes, il faut le déstabliser. C’est ce qui explique la hargne actuelle des puissances impérialistes à œuvrer de toutes leurs forces pour faire tomber le régime de Maduro avant qu’il ne soit trop tard.. Il ne s’agit point en fait d’un problème de démocratie ni de la défense des droits de l’homme, mais d’une question de souveraineté et de sauvegarde des intérêts des peuples. Toutes les Organisations prétendument de gauche qui s’agrippent seulement aux questions de « démocratie » à la Trump ou à la Macron, se trompent lourdement de chemin, car ils s’alignent objectivement derrière les intérêts impérialistes contre les peuples. Ils seront rejetés pas l’histoire.

Cotonou le 13 Août 2024.

Philippe Toyo Noudjenoumè

Lire le précédent

Congo – Vie des partis politiques : un meilleur cadre de travail pour le Mouvement des jeunes présidentiels (MJP)

Lire la suite

Everest Toastmasters Club de Cotonou : Masmoud GATTA lance la nouvelle mandature sous le signe de l’épanouissement

Laisser un commentaire

Le plus populaire