Bénin – Présidentielle 2021 : Dieudonné Biaou lance les activités du mouvement Réveil Patriotique de la Jeunesse

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Annoncées à grand renfort médiatique, les activités du mouvement lancement des activités du Réveil Patriotique de la Jeunesse (RPJ) ont effectivement été lancées ce jeudi 18 février 2021 à Abomey-Calavi. Occasion pour Dieudonné Biaou de se prononcer sur l’actualité politique nationale en cette veille d’élection présidentielle.

Selon les responsables du mouvement Réveil Patriotique de la Jeunesse (RJP), ledit mouvement a pour objectif d’encourager la jeunesse à prendre son destin en main en vue de dire non à la démocratie béninoise qui serait actuellement « en dépression ». C’est pour cette raison, ils invitent leurs camarades et militants à se lever pour lutter pour la liberté.
A les en croire, sur les 11 millions d’habitants que compte le Bénin, la jeunesse à elle seule constitue environ 7 millions. Ainsi, la lutte pour la liberté et celle contre les violences et autres vices doivent désormais être le combat du RPJ. « Partout où la liberté sera defiée, nous serons là ;  partout où il aura la violence, nous serons là. Il n’y aura aucun compromis concernant la démocratie béninoise », ont-ils fait savoir.
Faut-il le préciser, Dieudonné Biaou, président du Réveil Patriotique de la Jeunesse (RPJ) en a profité pour se prononcer sur l’actualité nationale à travers une déclaration.

Dieudonné Biaou, Pdt RPJ @beninregard

REVEIL PATRIOTIQUE DE LA J EUNESSE (RPJ)
CONFERENCE  DE PRESSE
Abomey-Calavi, le 18 février 2021
Pour une élection présidentielle inclusive, équitable et transparente : La jeunesse s’engage ! 
Chers amis journalistes, chers jeunes et honorables invités ;
Merci de votre présence à cette conférence de presse qui marque le lancement des activités du Réveil Patriotique de la Jeunesse (RPJ)’’ et qui est également consacrée à l’actualité liée à la présidentielle de 2021.
Après la brillante organisation de la conférence nationale des forces vives de la nation de Février 1990, Notre pays le Bénin a amorcé une marche démocratique qui fait école dans toute la sous-région et le reste du monde. Dès lors, il est considéré comme le laboratoire de la démocratie en Afrique de l’Ouest. La vitalité de notre système démocratique n’était plus à démontrer car il avait toujours favorisé l’alternance démocratique, le dialogue et le consensus national jusqu’en 2016. C’est fort de cette vitalité démocratique que le citoyen Patrice Talon malgré les difficultés qu’il y avait entre lui et le gouvernement d’alors a pu postuler à l’élection présidentielle et l’a remporté malgré la mobilisation des forces politiques du pays derrière le candidat du régime d’alors. Qui l’eut cru ? 
Malgré les craintes d’une crise politique, l’alternance s’est opérée en 2016 dans un climat de paix et dans une liesse populaire. Cette prouesse a été possible grâce à l’esprit démocratique et patriotique de ceux qui nous gouvernaient en cette période car il n’était pas du tout envisageable que le Citoyen Patrice Talon qui était en inimitié avec le pouvoir  accède à la magistrature suprême à la suite de ces ennemis jurés. Notre système démocratique a prouvé son efficacité et sa vitalité au monde entier. 
C’est une tradition pour notre pays d’organiser les élections inclusives, équitables et transparentes depuis le renouveau démocratique. Les périodes électorales sont toujours perçues comme des moments festifs et de fraternité dans notre pays. 
Curieusement depuis que celui qui se proclame ‘’compétiteur né‘’ est au pouvoir, lui qui a bénéficié de la grandeur de la démocratie Béninoise, notre système démocratique est dépouillé et démantelé. Le Bénin a perdu sous le régime du président Patrice Talon, sa culture démocratique et les valeurs du dialogue et du consensus qui ont permis jusque-là à notre pays de réaliser la paix.   
S’il est vrai que le modèle de gouvernance adopté depuis le renouveau démocratique a révélé des failles en matière de gouvernance, il y a des acquis qu’il faut consolider, procéder à des réformes politiques et institutionnelle pour parfaire notre système démocratique afin qu’il puisse garantir le bien-être social pour tous. C’est à juste titre que le peuple n’a pas manqué de marquer son accord pour les diagnostics des maux qui entachent le développement du pays fait par le candidat Patrice Talon à la quête du pouvoir. 
Donc personne n’a refusé les reformes qu’elle soit politique ou non, tous nous n’avons pas manqué de dire combien nous souhaitions des reformes bien pensées et opérantes. C’est à ce niveau que le président Patrice Talon a abusé de la confiance du peuple pour atteindre des objectifs liés à l’intérêt personnel. En lieu et place des solutions qui renforcent les acquis démocratiques, qui favorisent un développement économique et une bonne gouvernance, le président Patrice Talon a trahi le peuple en opérant des reformes égoïstes qui vont lui permettre d’avoir la mainmise sur le pays pendant très longtemps.  Pour s’en rendre compte, il suffit de voir la manière dont il a conduit les reformes surtout sur le plan politique en s’attaquant aux acquis de la conférence nationale, en écartant toute possibilité de dialogue et du consensus. Les réformes politiques ont conduit à traduire ses volontés personnelles en lois de la république au détriment de la volonté de son peuple. Ces cinq dernières années, le Président Patrice Talon a érigé un système de gouvernance qui a foulé au pied les acquis de la conférence nationale de Février 1990, fragilisé le tissu de l’unité nationale, semé la méfiance au sein de la population et confisqué les libertés fondamentales et même les plus élémentaires. Il a créé un climat de peur et de terreur afin d’étouffer tous les citoyens qui ne parlent pas de la même voix que lui. Il s’agit là manifestement du retour de la pensée unique et de la dictature que notre peuple a rejeté par la rue en 1989 tout en consacrant le renouveau démocratique par la voie du consensus national et du dialogue en 1990.
Si au départ, beaucoup de personnes pouvaient douter du caractère subversif du pouvoir actuel, le temps a fini par révéler à la face du monde que le Bénin est dirigé aujourd’hui par des imposteurs qui ne respectent rien sur leur passage. Pour eux, on peut se dédire sans crainte, on peut violer son serment sans courir le danger de la destitution et on peut avoir du mépris pour son peuple jusqu’à le priver de son droit de choisir librement ses représentants.
Le président Patrice Talon qui était hostile au second mandat et l’a même mentionné dans son discours d’investiture en 2016 est obsédé désormais par le pouvoir à vie  et met tous les moyens en jeu pour y parvenir.
En mettant en exécution sa théorie de réélection qui dit que dans un pays pauvre comme le nôtre, le bilan du mandat ne compte pas,  il faut empêcher la compétition, soumettre tous les grands électeurs, les institutions de la république, éliminer les redoutables challengers et le match est plié.
C’est dans cet esprit de réélection que Patrice Talon en 2019 a empêché la compétition électorale en inventant le fameux certificat de conformité pour aboutir à l’exclusion de l’opposition du parlement, cœur de la démocratie qui est de principe démocratique, une institution de contre-pouvoir. Poursuivant dans la même logique, il met le parlement monocolore à l’œuvre pour le vote des lois qui vont lui permettre de contrôler toutes les mairies. A ce niveau, il nous parait important de rappeler les pratiques honteuses du pouvoir pour soudoyer les responsables du seul parti de l’opposition qui avait décidé de participer aux élections communales et municipales. A la fin, le pouvoir s’est retrouvé avec 83 députés que compte notre parlement et les 77 maires sont issus des partis politiques de la mouvance et alliés au pouvoir.
Entre temps par le biais de ceux qui occupent illégitimement notre parlement, le président Patrice Talon a institué le parrainage pour la présidentielle de 2021 en désignant strictement comme parrains les députés et maires. Ceux-ci étant d’office de son camp, c’est évident que le match est plié d’avance.
C’est de bonne foi que nos compatriotes de l’intérieur et de l’extérieur du pays, les partis politiques de l’opposition, la société civile et les organisations de jeunes n’ont jamais cessé de dénoncer ce type de parrainage dont le chef de l’Etat a la mainmise sur tous les parrains. 
Le chef de l’Etat même pour semer la diversion, distraire le peuple, a au cours de sa tournée politique de réédition de compte déclaré à la face du monde entier qu’il s’impliquerait pour les élections inclusives.
C’est à dessein que l’opposition a décidé de mettre à l’épreuve la parole du président de la République. Sans grande surprise le chef de l’Etat a démontré une fois encore son égoïsme extrême  en confisquant le parrainage de la quasi-totalité des parrains et en attribuant quelques parrains à ses alliés qui ont fait le vœu de l’accompagner pour un match amical.
Le dépôt de la candidature des duos MADOUGOU-DJIVO et AIVO – KEREKOU de l’opposition et de plusieurs autres candidatures indépendantes ont prouvé à la face du monde que le président Patrice Talon, le soi-disant compétiteur né a fui la compétition électorale. Si le président Patrice Talon a préparé sa machine pour intoxiquer en disant que l’opposition a boycotté les élections, le monde entier sait aujourd’hui que le président Patrice ne veut pas d’une élection inclusive.
Dans une situation pareille, tout le monde pouvait s’attendre à l’arbitrage de la cour constitutionnelle, mais c’est dommage de constater qu’il  n’y a plus d’institution crédible au Bénin.
Nous avançons progressivement vers une élection présidentielle basée sur l’exclusion au Bénin, la manière dont le processus électoral est conduit en dit long sur l’entêtement du pouvoir à opérer le forcing. A ce jour où nous tenons cette conférence de presse, les duos provisoires issus du même camp politique ont effectué la séance des visites médicales. Ceci témoigne de combien le pouvoir n’est pas prêt pour reculer.
Après avoir analysé la situation avec beaucoup d’attentions, nous constatons que le pouvoir joue sur les œufs pourris car il s’agit là d’une exclusion de plus qui risque de dégénérer. Supposons que le pouvoir réussi ce coup de décapitation de la démocratie en empêchant à l’opposition de participer à l’élection présidentielle, la conséquence directe est que le Bénin après une expérience réussie du renouveau a décidé de renouer avec les vieux démons, de mettre le Bénin sur une voie dangereuse où personne ne peut prédire jusqu’où la crise risque de nous conduire.
C’est pourquoi, il devient urgent pour notre peuple d’agir. Il est question de réclamer le retour de la démocratie dans la paix, mais de manière ferme. Nous ne devons pas accepter que le Bénin devienne la risée du monde malgré le génie qui nous caractérise et qui nous permet de trouver des solutions même aux problèmes jugés irrésolvables. Il est temps d’arrêter la saignée dans la discipline et sans violence. 
Il n’est pas question de ruser une fois encore avec le peuple. Nous marquons notre désaccord désormais au Bénin pour toute élection basée sur l’exclusion, il ne saurait y avoir de nouveau une élection au Bénin sans la participation de l’opposition.
C’est pourquoi réuni au sein du Réveil de la Jeunesse Patriotique (RPJ), nous voulons attirer l’attention du régime sur le danger qui guette notre pays afin que des mesures urgentes soient prises pour que le pire ne soit pas au rendez-vous. Au cas échéant, nul ne sera épargné. Albert Camus voyait juste lorsqu’il affirmait que : Mais, après tout, rien n’est vrai qui force à exclure. La beauté isolée finit par grimacer, la justice solitaire finit par opprimer. Qui veut servir l’une à l’exclusion de l’autre ne sert personne ni lui-même, et, finalement, sert deux fois l’injustice. Il est aujourd’hui clair que le type de parrainage imposé dans les conditions actuelles ne favorise pas une élection inclusive, c’est une évidence que les conditions dans lesquelles le processus électoral se déroule ne garantissent pas l’équité, ni la transparence. 
C’est pourquoi le RJP préconise les mesures suivantes au pouvoir en place :

  1. la levée du verrou du parrainage en raison de son caractère particulièrement exclusif,
  2. l’audit de la liste électorale concoctée sans aucun membre de l’Opposition, contrairement aux lois,
  3. la tenue des assises nationales pour examiner ensemble le processus électoral, 

Pour une élection inclusive, transparente et équitable dans notre pays, le Réveil Patriotique de la jeunesse affirme et réitère ces exigences afin que le peuple souverain puisse, cette fois-ci, choisir lui-même son dirigeant.
En tout état de cause, nous appelons notre peuple à une veille citoyenne, à la résistance pour la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit comme l’a dit Martin Luther King “Chacun a la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes.”
– Vive le peuple souverain
– Vive la démocratie au Bénin…

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