Bénin : Appolinaire Afféwé et l'UNSTB désapprouvent la dissolution du CNDS

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Le conseil des ministres en sa séance du 19 janvier 2022, a procédé à la dissolution du Conseil national du dialogue social (CNDS). Toute chose qui n’est pas du goût de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) et de son secrétaire général Appolinaire Afféwé, qui qualifie d’ailleurs cette décision d’un « recul grave dans le dialogue social ». Il a donné sa position au cours d’un entretien accordé à Benin Regard.

Pour le secrétaire général de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (UNSTB), rien ne peut justifier la dissolution du Conseil national du dialogue social (CNDS). Dans son raisonnement, Appolinaire Afféwé a clairement signifié que cette institution a été mise en place sur recommandation des organisations internationales dont l’OIT et l’Uemoa.

« La dissolution du Conseil National du Dialogue Social (CNDS) est une décision que nous avons accueillis avec une déception. Beaucoup de déceptions dans la mesure où, rien à notre avis ne peut justifier la dissolution du CNDS. Parce que c’est une institution qui a été mise en place seulement en 2017 donc très jeune. Deuxième parce qu’elle émane d’une recommandation, de l’Organisation Internationale du Travail et de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (Uemoa) également. Tous les pays de l’Uemoa à l’exception du Mali disposent de l’équivalent du CNDS. Mais le Mali a reçu déjà des injonctions pour mettre la mettre en place, ce que les autorités se préparent à faire », a-t-il laisser entendre.

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À en croire ce dernier, le seul argument brandi par le gouvernement selon lequel, il existe une commission tripartite qui se charge de discuter des questions des travailleurs, ne tiendrait pas. Car, c’est deux choses différentes.

La Commission de Concertation et de Négociation Collective est une institution qui existait mais qui en réalité a pour mission de négocier avec les travailleurs. On va là-bas pour négocier. On va là-bas pour rechercher des solutions aux problèmes des travailleurs. On va là-bas pour discuter des questions d’augmentation de salaire, des questions de texte et autres. C’est ça qu’on va faire là-bas. On ne va pas là-bas pour apprendre à faire du dialogue social. On ne va pas là-bas pour échanger sur les dispositions à prendre pour enraciner le dialogue social dans notre culture. C’est deux choses différentes. Et mieux, c’est une commission qui a été reformée et qui a perdu du coup sa consistance. Appolinaire Afféwé

Le premier responsable de cette confédération syndicale explique qu’à cette réforme, des attributions d’autres institutions ont été ajoutées. Il s’agit du Conseil National de Travail (CNT) qui était chargé de se prononcer sur tout ce qui est projet de législation en ce qui concerne le travail dans notre pays. Aussi, les attributions de la Commission des Conventions Collectives qui était chargée de discuter de tout ce qui concerne les conventions collectives à signer dans différents secteurs ont été ajoutées. Et à tout ceci, viennent maintenant de s’ajouter les attributions du CNDS.

Une  commission déséquilibrée

Selon Appolinaire Afféwé, cette nouvelle commission est déséquilibrée du fait de la répartition des membres qui doivent siéger. Or, avec le CNDS il y avait un équilibre, ce qui permettait de mieux dialoguer. « Les employeurs sont représentés par 4 membres. Le Conseil National de Patronat du Bénin désigne deux membres et la Coneb désigne deux membres ce qui fait 4 membres alors que le gouvernement a au-delàs de 4 membres. Les travailleurs ont seulement 6 membres à raisons de deux par confédération ayant obtenues plus de 20 pour cent à l’issue des élections professionnelles », a-t-il fait savoir.

Il ajoute que « lorsqu’on parle d’une structure tripartite, le gouvernement, les travailleurs, les employeurs devraient avoir le même nombre de représentant. Au niveau du CNDS c’était ça. C’était 10 représentants pour les travailleurs, 10 représentants pour le gouvernement et 10 pour les employeurs ». C’est pour cette raison qu’il pense que la dissolution de cette institution du dialogue social « est un recul grave dans le dialogue social, une perte pour le Bénin ».

Un échange avec le gouvernement souhaité

Il est nécessaire que le gouvernement nous revoir pour un échange. Nous pensons qu’on doit se retrouver avec le gouvernement et nous devons mesurer nos arguments dans le dialogue afin de voir le pour et le contre de cette institution et s’il y a lieu de mettre en place une autre institution qui pourra accomplir convenablement la mission du CNDS.

Appel à la mobilisation des travailleurs

Le secrétaire général de l’UNSTB appelle tous les travailleurs à toujours rester mobiliser et prendre conscience de l’évolution de la situation des travailleurs et à comprendre que la solution aux problèmes se retrouve dans leurs propres mains. « Donc, à un moment donné il va falloir que nous puissions nous entendre sur les modalités pour reconquérir nos acquis », a conclu Appolinaire Afféwé.

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