Intégration numérique Sous-régionale : niveau satisfaisant d’exécution des travaux d’interconnexion Congo-RCA

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Satisfaction et optimisme dans le respect des délais, c’est ce qui peut ressortir des conclusions de la mission d’évaluation des travaux de construction du réseau d’interconnexion en fibre optique Congo-République Centrafricaine, conduite par le coordonnateur national du projet Central African Backbone (CAB), Michel NGAKALA, du 21 au 30 septembre 2022.

Il ressort de cette mission d’évaluation que les travaux sont presque terminés au niveau Congo, nonobstant le bémol observé du coté de la partie centrafricaine, à propos du retard accusé dans le déploiement de la fibre optique, du fait que l’exploitation minière entreprise par une société chinoise sur le fleuve Sangha entre les villages Bayanga et Salo en RCA, pourrait causer des dommages sur la fibre optique, qui devrait y être installée.

Présentation du chantier d’interconnexion Congo-RCA

Le 26 mai 2022, à Ouesso, dans le département de la Sangha, en République du Congo, le ministre congolais des postes, des télécommunications et de l’économie numérique, Léon Juste Ibombo et son collègue centrafricain, Justin Gourna Zacko, posaient, pour l’histoire, la pierre pour la construction du réseau sous-fluvial en fibre optique entre le Congo et la RCA. Pendant leur exécution, es travaux avaient connu un arrêt brutal à cause de l’étiage du fleuve Sanghqa. Mais, depuis le 17 septembre, ces travaux ont repris le cours normal de leur exécution.

A propos desdits travaux, il s’agissait de poser 285 km de fibre optique de 36 brins, de procéder à la fourniture et à l’installation d’un système de télésurveillance avec camera IP entre Ouesso-Bomassa au Congo puis de construire 140km de fibre optique sous fluviale et de trois sites techniques entre Bayanga et Salo en Centrafrique. La fin des travaux pour assurer l’interconnexion Congo-RCA était estimée en fin décembre.

Constat fait par la mission sur l’exécution des travaux

Michel NGakala, coordonnateur national du Projet CAB-Congo qui conduisait cette mission a dit toute sa satisfaction quant au niveau d’exécution des travaux. « Personnellement, je suis satisfait », pouvait-il s’exclamer, tout en précisant que ces travaux à réaliser dépendaient fortement de l’étiage du fleuve Sangha. « Quand le niveau d’eau baisse, on ne peut pas poser la fibre », renchérissait-il, par la suite.

La mission a pu apprécier positivement l’état d’avancement des travaux. « Là, on a finalisé la pose de la fibre optique dans toute la partie congolaise », a martelé Michel Ngakala. Ce qui revient à dire que le Backbone a été tiré de Pokola à Kabo et de Kabo jusqu’à Bomassa. Sur ce tronçon la fibre est posée entièrement, (Ces localités sont déjà interconnectés par fibre optique), les sites techniques sont construits et installés à 95%. Il ne reste plus que les tests de connectivités entre Pokola et Bomassa.

Du coté de la RCA, il sied de rappeler que les travaux sont repartis en deux volets, il y a le génie civil et la partie équipements. En termes de génie civil on peut estimer un niveau d’exécution entre 75 et 80%. Et pour ce que sont des équipements, rien n’a encore été fait, d’après le constat que rapporte le Coordonnateur du Projet CAB-Congo. La raison évoquée est que les équipements n’ont pas encore été installés dans cette partie. Et cela se fait à l’aide de la barge qui a été aménagée pour de telles opérations (c’est une barge made in congo).

Partie de Ouesso, la barge suit un parcours pour tirer progressivement la fibre optique jusqu’à la ville de Salo. « Et à chaque fois qu’elle fait un parcours, elle dépose les équipements (il dépose les équipement actifs) qui seront installés dans ces différents sites », a précisé Michel Ngakala, avant de poursuivre « donc, ces équipements ont été déjà posés à Lindjombo. Et là on est à Bayanga, les équipements sont aussi posés et quand on sera à Salo, on fera de-même ». D’où l’assurance du coordonnateur national du projet CAB Congo, qui rassure que dans un mois et demi les équipements seront installés du coté de la RCA et il ne restera plus qu’à faire les tests de connectivités entre le Congo et RCA.

Or, les tests de connectivités ont été déjà réalisés sur les trois sites de la partie congolaise. « De Pokola Jusqu’à Bomassa le test fait sur le signal ne pose aucun problème, aucune difficulté », pouvait se féliciter Michel Ngakala.

Faisant son évaluation, la mission a pu constater un fait qui ralentit la bonne exécution des travaux. Il s’agit d’une société chinoise qui exploite les mines sur le fleuve Sangha, au niveau des villages Bayanga et Salo, menaçant ainsi la pose de la fibre-optique, dans cette partie

Une situation que la partie centrafricaine a décidé de régler par la prise d’un décret limitant les activités de cette société minière ; puisqu’il faut sécuriser la fibre-optique. « La société chinoise est tenue au respect de son cahier de charge, au risque de se voir retirer le permis d’exploitation », a fait savoir François-Xavier Dekoupou, Coordonnateur du Projet CAB-RCA, qui se dit rassurer sur la fin des travaux avant la fin de cette année. Ce dernier est soutenu par Michel NGakala qui indique qu’en réalité quand il y a coupure de fibre, les réparations coûtent beaucoup d’argent.

La même évaluation est faite par les techniciens sur le terrain, qui, à leur tour, affichent leur optimisme quant à la qualité des travaux et la tenue des délais. Alfred Mienandi, ingénieur à la société Huawei technology Congo, peut l’affirmer « pratiquement nous avons fini la partie congolaise ». Le technicien du prestataire Huawei n’a pas manqué d’apporter une évidence : « vous pouvez le constater de Pokola, en passant par Kabo jusqu’à Bomassa, que les équipements ont été installés et complétés. Actuellement nous sommes en phase d’intégration ».

Parlant de la partie de la RCA, il a signifié que les travaux avancent nettement bien. En ce sens que les installations du 1er site de Lindjombo ont été finalisées. D’ici fin octobre, les installations du 2ème à Bayanga, connaitront leur dénouement avant de mettre le cap sur le 3ème et dernier, qui est celui de Salo.

D’après les techniciens qui travaillent sur le terrain pour le compte de la République du Congo, si tout se passe bien, ces travaux prendront fin en décembre prochain. A ce moment là, l’ouvrage sera remis au gouvernement congolais. Quant à l’interconnexion en fibre optique entre ces deux pays, elle dépendra de la décision des chefs d’Etat de ces pays.

Bien plus, pour cette interconnexion Congo-RCA, les activités de la mission de contrôle ont été effectuées jusqu’au site de Salo en RCA. Dans le cadre du déploiement, les techniciens ont noté une progression relativement bonne, avec tous les sites de la partie Congo qui ont été entièrement achevés, malgré quelques corrections de non-conformités qui ont été relevées auprès de l’entreprise en charge des travaux, qui procède déjà à la mise à dispositions des équipes pour procéder à leurs corrections.

« Du coté des équipements nous avons fait une installation à 100% des équipements de la partie électrique et de ceux de la partie transmission », a annoncé Boris Ngosso, Chef du projet/ mission de contrôle Globotech MG Telecom, qui n’a pas manqué d’évoquer certaines non-conformités constatées tant du coté congolais que centrafricain. « Nous avons pris en compte toutes les non conformités, parce que c’est un travail d’ingénierie, après l’installation il y a des intégrations à chaque étape ». Tout ceci, dans l’optique de livrer une fibre-optique de bonne qualité.

De manière précise et s’appuyant sur les propos de Mouthieu T. Narcisse, Responsable équipements et fibre optique/Mission de contrôle Globotech MG Telecom, pour s’assurer de la qualité des travaux, il était question d’effectuer de manière quotidienne des tests des câbles de fibre optique sous fluviale sous la supervision du groupement globo-tech-MG télecom, la mission de contrôle du projet CAB Congo phase 2. Il s’est agit, donc, des tests effectués sur un appareil de marque X-O, qui lance une impulsion permettant de détecter les contraintes sur les premiers brins de fibre, qui ont été insérés dans les sorties de rive jusque dans la salle shelter.

De manière simple et compréhensible, on lance une impulsion sur 36 brins de fibre optique qui vont délivrer des traces permettant de certifier que la fibre est de bonne qualité. « Je peux le certifier que la fibre est de très bonne qualité », pouvait déduire Mouthieu T. Narcisse de la Mission de contrôle des travaux.

Si un projet a besoin d’être suivi et évalué, le représentant de la Banque Africaine de Développement (BAD), bureau de Bangui, principal partenaire financier dans ce projet, pour sa part, s’est réjoui du niveau d’exécution des travaux. « Nous avons fait le tour des sites où se trouvent le câble, nous avons vu une bonne réalisation des activités qui étaient prévues dans le cadre de ce projet », a fait observer le représentant de la BAD avant d’ajouter « aujourd’hui on a dépassé les 80%de réalisation. A ce niveau, nous avons les bonnes raisons de croire que tels que les travaux avancent, d’ici peu le projet sera bouclé ». Pour le Coordonnateur du Projet CAB-RCA, « d’ici la fin de l’année nous aurons une interconnexion fiable avec le Congo ».

Il faut conclure

Le projet CAB-Congo, au terme de cette mission d’évaluation s’estime confiant et satisfait dans l’implémentation de ce backbone, qui va relier le Congo à la RCA. Si le projet de cette interconnexion est en phase d’être bouclé du coté Congo, c’est-à-dire si les tests ont été faits et que tout marche bien entre Pokola et Bomassa, il faut admettre cela comme une réception partielle. Donc il est possible pour le gouvernement congolais de réceptionner l’infrastructure dans sa partie Congo, c’est-à-dire entre Pokola et Bomassa.

Michel Ngakala qui en est le coordonnateur national peut se frotter les mains d’être en train de traduire en acte une orientation reçue de son ministre de tutelle. « J’aimerai rassurer la partie congolaise que j’ai reçu une instruction ferme de mon ministre, le ministre des postes, télécommunications et économie numérique, Léon Juste Ibombo, de finaliser ces travaux avant la fin de l’année », pouvait-il rappeler sans pourtant fléchir : « Nous nous battons avec l’entreprise qui construit l’infrastructure, de manière à respecter ces délais. Et nous sommes confiants », a déduit Michel Ngakala, qui espère que la seule crainte, qu’est celle du niveau des eaux, sera surmontée. Car le niveau des eaux du fleuve Sangha influence la pose de la fibre par la barge aménagée pour la circonstance.

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