Diplomatie : quelques citoyens de la RDC veulent d’une crise entre la République du Congo et la RDC

Une mésinterprétation de la visite d’Etat du président Denis Sassou-N’Guesso au Rwanda est montée à la surface dans les médias de la RDC et à travers les réseaux sociaux. Certains esprits malveillants et ennemis de la paix ignorent le sacro-saint principe des relations internationales. Curieuse et inexplicable attitude d’un voisin qui se trompe d’ennemi.

Ce texte qui tend à expliquer à ceux qui ne l’ont pas compris que la visite d’Etat du président Denis Sassou-N’Guesso au Rwanda en 2023, comme celle de son homologue rwandais Paul Kagamé au Congo en 2022 n’a rien à avoir avec les déboires de l’armée de la RDC, fasse à celles que l’on désigne, là-bas par les forces du mal. La bassesse et la légèreté des interventions sur cette affaire à travers les médias de la RDC et sur les réseaux sociaux ne méritent pas un reflet dans ce texte. Car, l’insulte est souvent l’argument final de celui qui ne trouve plus rien à dire.

Coopération vieille de quatre décennies

La visite d’Etat de Denis Sassou-N’Guesso au Rwanda courant juillet 2023 s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations entre le Congo et le Rwanda. Les relations de coopération bilatérale entre le Rwanda et le Congo ne datent pas de 2023. Bien au contraire, elles commencent en 1976, année de la signature d’un accord général de coopération. Interrompue à la suite du génocide rwandais en 1994 et des conflits qui ont perturbé la paix dans la région courant la dernière décennie, la coopération entre les deux pays a été relancée depuis 2010, à travers des visites officielles de haut niveau et des réunions bilatérales. La coopération entre les deux pays n’est donc pas circonstancielle.

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En effet, le président rwandais a effectué une visite d’État au Congo en novembre 2010, alors qu’une année plus tard, son homologue congolais, Denis Sassou-N’Guesso répondait à son invitation pour une visite d’Etat au Rwanda en novembre 2011. C’est en 2016 que les deux pays ont ouvert des représentations diplomatiques à Kigali pour la République du Congo et à Brazzaville, pour le Rwanda.

Ainsi, le réchauffement de l’axe Brazzaville-Kigali est la preuve que les deux chefs d’Etat ont une analyse approfondie de l’état de coopération entre leurs deux pays. Ils estiment d’ailleurs, que le niveau de leurs relations économiques ne reflétait pas l’étendue et la profondeur des engagements qu’ils avaient pris et renouvelés à l’occasion des deux visites d’Etat de 2010 et 2011.

Au Rwanda, Denis Sassou-N’Guesso intercède en faveur de la RDC

Pays souverain, le Congo entretient des relations de coopération avec tous les pays du monde sur la base des conventions et traités internationaux régissant les relations internationales. Depuis la nuit des temps, la République du Congo a toujours promu les relations de bon voisinage. Il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit. La preuve, s’il en faut, est que la République du Congo n’a pas de conflit avec un seul de ses voisins.

Pourtant, les citoyens de la RDC le savent, en dépit de leur dénégation de la réalité, Denis Sassou-N’Guesso œuvre pour la paix dans la région Afrique centrale, en général et en RDC en particulier. Il s’implique dans la recherche du retour de la paix en RDC et partout ailleurs en Afrique centrale, notamment.

D’ailleurs, lors de sa dernière visite d’Etat au Rwanda, Denis Sassou-N’Guesso a très clairement plaidé devant le président Paul Kagamé, pour le bon voisinage. Il a mis l’accent sur le maintien et le développement de bonnes relations politiques entre voisins, mais aussi et surtout, sur le renforcement des alliances de coopération. Dès lors que son pays, la République du Congo n’est en conflit ni avec le Rwanda, ni avec aucun autre voisin, la lecture attentive de ce plaidoyer fait comprendre, de toute évidence, qu’il s’agit d’un appel lancé à Paul Kagamé, en faveur de l’apaisement entre le Rwanda et la RDC.

Denis Sassou-N’Guesso intercède ainsi pour la paix en RDC. Les citoyens de la RDC qui refusent de comprendre les choses dans ces conditions commettent une grossière erreur de lecture de la crise qui secoue leur pays depuis bientôt trente ans. Et, cette mauvaise lecture de la situation les pousse à l’accusation facile. La recherche d’un bouc-émissaire devient un objectif, qu’ils croient atteindre en ciblant Denis Sassou-N’Guesso.

Paul Kagamé et Félix Tshisekedi à Goma

Les réactions à l’emporte-pièce de certains citoyens de la RDC, à la suite de la visite d’Etat du président Denis Sassou-N’Guesso au Rwanda laissent plus d’un observateur dubitatif. Personne ne comprend, en effet, que les congolais de la RDC s’en prennent au chef d’Etat de la République du Congo parce qu’il a rencontré le président rwandais, alors que le leur a déroulé le tapis rouge au même Kagamé, en 2021.

En juin 2021, en effet, le président de la RDC, Félix Tshisekedi recevait son homologue rwandais, Paul Kagame à Goma. Les deux chefs d’Etat affichèrent une nouvelle alliance. Les deux dirigeants avaient alors tourné la page et résolu d’entrer dans une nouvelle ère. Le chef de l’Etat rwandais avait estimé que l’état de siège instauré à cette époque par son homologue pourrait résoudre les problèmes d’insécurité et d’instabilité qui perdurent dans l’Est de la RDC. Il avait rassuré, par ailleurs, que le Rwanda était prêt à apporter à la RDC une assistance de n’importe quelle nature dans la limite de ses moyens.

Le président Félix Tshisekedi salua alors le rapprochement, regrettant au passage les considérations négatives du passé. Il qualifia plusieurs fois Paul Kagamé de « frère ». Aujourd’hui, la collaboration existe avec le Rwanda dans tous les domaines, selon lui, avant d’appeler à unir les efforts pour éradiquer les obstacles et à penser, désormais, à la protection des populations des deux pays.

Il y a deux ans, des accords de coopération avaient été signés par les deux pays à la même occasion. Pourtant cette démarche diplomatique n’avait jamais choqué ceux qui, aujourd’hui, orientent leurs diatribes contre la République du Congo et son président.
Ils n’avaient aucunement condamné ni leur président, Félix Antoine Tshisekedi, ni Paul Kagamé.

Par exemple, l’un d’eux cité par Rfi affirmait : « Nous les Congolais, nous ne sommes pas rancuniers, nous pardonnons facilement et nous oublions facilement […] Nous sommes prêts à recommencer avec lui (Ndlr Kagamé). Nous collaborons avec les Rwandais qui passent chez nous pour venir travailler. Nous aussi nous traversons la frontière pour aller au Rwanda, et nous n’avons pas de problème ».

Le bouc-émissaire

Très souvent en Afrique, la maladie ou la mort et même le succès d’un artiste par exemple, n’est pas naturel. On y trouve une cause surnaturelle ou une main puissante qui soutient. Les diatribes que les Congolais de la RDC orientent vers Denis Sassou-N’Guesso s’inscrivent visiblement dans cette optique. En dépit de la politique de la « bouche cousue diplomatique » qu’avait adoptée le président Joseph Kabila, il était évident que les Congolais de la RDC savaient que le Rwanda avait une part de responsabilité dans la crise qui déchire leur pays.

Le président Tshisekedi a dû clairement accuser son voisin de soutenir le M23. L’ennemi est donc connu, bien connu, même si cette dénonciation publique n’a rien changé à la réalité qui reste caractérisée par la crise et ses conséquences. Ce qui suppose que les efforts des Congolais derrière leur président seraient de soutenir leur armée nationale qui peine à venir à bout des rebelles depuis plus de vingt ans.

S’exprimant devant un parterre de jeunes leaders de la société civile locale, le président Tshisekedi indiqua : « C’est le régime rwandais, avec à sa tête Paul Kagamé, qui est l’ennemi du Congo ». Et d’ajouter que les Rwandais devaient être regardés non comme des ennemis, mais comme des « frères qui ont besoin de [la] solidarité des Congolais pour débarrasser [le Rwanda] et débarrasser l’Afrique de ce genre de dirigeants rétrogrades ».

Au lieu de cela, les Congolais – du moins certains – ont trouvé un bouc-émissaire : la République du Congo et son président, Denis Sassou-N’Guesso. Ils veulent ouvrir inutilement d’autres fronts, en se trompant d’adversaire. Les kinois feignent d’ignorer l’origine de leur problème avec le Rwanda et s’accrochent à ce qui peut leur faire plaisir.

La guerre de plus de 20 ans

En 1996, quand Kabila père décida à partir de sa rébellion de chasser le président du Zaïre, Mobutu Sésé Seko, il fit recours au Rwanda, dans la guerre contre les génocidaires rwandais et leurs alliés institutionnels, au pouvoir.

Installé au pouvoir, Laurent Désiré Kabila mit rapidement un terme à la lune de miel, parce que voulant se débarrasser de la tutelle rwandaise qu’il jugeait encombrante. Évidemment, ceux-ci, ne l’entendaient pas de cette oreille. Les frictions commencent là. Tout autre considération ou alibi, n’est que masturbation intellectuelle.

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