La cérémonie d’hommage de la République à l’ancien premier ministre, Clément Mouamba, décédé à Paris le 29 octobre a eu lieu, ce 25 janvier 2021 au palais des congrès, à Brazzaville. Dominée par la tristesse et l’émotion, cette cérémonie s’est déroulée en présence du couple présidentiel, ainsi que des autorités civiles et militaires, sans oublier la famille éplorée.
L’atmosphère de deuil traversait la salle des congrès du palais éponyme. Membres du gouvernement, parlementaires, anciens ministres, membres du parti congolais du travail, amis et connaissances sans oublier la famille biologique, tous de noir vêtus, avaient l’humeur caractérisée par la tristesse, le regret d’avoir perdu un des leurs.
Décédé à l’âge de 78 ans, Clément Mouamba aura servi son pays avec abnégation. Sa mort a plongé la République dans la consternation et elle lui a rendu un dernier hommage au cours d’une cérémonie d’adieu, organisée dans la salle des congrès du palais éponyme, ce 25 janvier, en présence du président de la République, Denis Sassou N’Guesso et son épouse, Antoinette. Le couple présidentiel a, d’ailleurs, déposé une gerbe de fleurs devant la bière contenant le corps sans vie de l’illustre disparu.
Peu avant, l’oraison funèbre lu par Rigobert Maboundou, son ancien directeur du cabinet a fixé l’auditoire sur les qualités de l’homme qu’il a qualifié de modèle aussi bien au Congo qu’à l’étranger. « …le premier ministre, Clément Mouamba s’était installé dans l’opinion intra et extra nationale comme un esprit consensuel et apaisant », a déclaré Rigobert Maboundou, avant d’ajouter : « le premier ministre Clément Mouamba est donc mort au milieu des siens, paisible, digne, silencieux ». Pour l’orateur, « son éducation religieuse combinée à sa fibre révolutionnaire et à son expérience de vie a produit un personnage paradoxal, à la fois nette et brute, chaleureux et réservé, inclusif et distant, prudent et déterminé ».
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Citant Shakespeare Rigobert Maboundou a souligné que : « l’amour rampe quand il ne peut marcher ». Cette citation, a-t-il expliqué, permet de prendre en compte la variable temps qui dans l’expression de l’amour était chez Clément Mouamba, un espace indéterminé. « Clément était l’ami du temps, il aimait laisser le temps au temps pour bénéficier de la magie sacrée, pour sortir de l’ambiguïté du temps présent », a poursuivi Rigobert Maboundou, par ailleurs, ancien étudiant de Clément Mouamba en 3ème année en économie.
A noter que Clément Mouamba fut membre dirigeant de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) dont il a été exclu en 2015 pour avoir pris part au processus de dialogue national de Sibiti. Il a, par la suite, rejoint le parti congolais du travail (PCT).
Détenteur d’un doctorat en économie, il fut également durant des années, un cadre de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et devint, entre 1992 et 1993, ministre des Finances de Pascal Lissouba.
Chef du gouvernement après la présidentielle de 2016, il a occupé cette fonction jusqu’en 2021. L’ancien premier ministre sera inhumé le mercredi 26 janvier 2022 à Sibiti, sa ville natale dont il a été le député de 2017 à sa mort.