Numérique en Afrique : une barge « made in Congo » pose la fibre-optique d’interconnexion Congo-RCA

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Une barge, de fabrication congolaise, sert à la pose backbone sous-fluvial, pour interconnecter la République du Congo à la République centrafricaine. Parcourant localité après localité pour accomplir cette tâche.Cette barge retient l’attention des curieux, suscite à la fois émerveillement et satisfaction, au sein des populations nées vers les années 2000.

Cette barge motrice a été inaugurée, le 14 janvier 2022, à Brazzaville, par Léon Juste Ibombo, ministre congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique. Fabrication congolaise, elle s’assignait pour mission de poser la fibre optique sous-fluviale entre le Congo et la République centrafricaine, à partir de la ville de Ouesso. A cause de l’étiage, cette embarcation n’a pu accomplir totalement sa mission. Conséquence, les travaux se sont arrêtés momentanément. Ainsi, ce n’est qu’ en septembre dernier que la barge a repris de faire le travail qui lui était assigné. C’est-à-dire le déploiement de la fibre-optique dans le fleuve Sangha. Puisque la barge ne peut rien faire en période de basses eaux.

Importance de la barge

De septembre à la date d’aujourd’hui, la barge a presque rendu possible l’interconnexion Congo-RCA, à partir de la ville de Pokola, en République du Congo jusqu’ à Salo, en Centrafrique. C’est à ce titre qu’une mission d’évaluation du travail déjà réalisé, a été effectuée par le Coordonnateur national du projet CAB-Congo, Michel Ngakala, du 21 au 30 septembre 2022. Objectif, constaté faire le constat de l’évolution des travaux de construction du réseau sous-fluvial d’interconnexion en fibre optique entre le Congo et la république Centrafricaine (RCA).Constat fait, plus de 285Km de fibre optique sous-fluviale, renforcée en acier a déjà été posé sur le lit du fleuve Sangha, de Pokola à Bomassa, ainsi que le tirage du backbone du coté de la RCA vers les trois (3) shelters de la partie RCA, afin rendre possible l’interconnexion entre ces deux pays.

Cette barge, qui sert à la fois de base vie et d’outil, des travaux de pose de la fibre sous-fluviale, est une première en Afrique Centrale voire dans toute l’Afrique. « Quand je suis arrivé ici, en provenance de Bangui, j’ai vu la barge et ses réalisations », s’exclamait le représentant de la BAD bureau de Bangui, avant d’ajouter « les choses que nous avions vus physiquement suscitent à la fois espoir et satisfaction ».
Cette barge pouvait émerveiller plus d’un visiteur et tous ceux qui pouvaient la vivre à son passage. « Déjà j’étais impressionné en voyant cette barge », a témoigné, en outre, le représentant de la Banque Africaine de Développement (BAD), bureau de Bangui. « La preuve en est que j’ai fait plusieurs photos de cette barge, que je vais garder pour moi et pour mes collègues restés au bureau. Je trouve que cette barge est une innovation », a-t-il poursuivi, en rappelant que « c’est quelque chose de très importante, peut-être que d’autres projets pourront s’inspirer de ça, pour aller de l’avant. Elle permet déjà un avancement rapide du projet ».

Pour ce qu’est de ce 2ème lot (travaux de construction du Réseau congo-RCA), après le 1er lot portant sur l’interconnexion Congo-Cameroun, les sites ou shelters sont installés au bord du fleuve. « Donc cette barge permet une installation rapide et professionnelle du câble tout au long des sites installés à coté du fleuve », pouvait révéler le représentant de la BAD bureau de Bangui, avant de déduire « j’ai vu comment c’est aménagé, tout ce qui a été mis dedans, le contenu…Toutes mes félicitations ».

Le Coordonnateur national du Projet CAB-RCA, François Xavier Dekoukou, a eu le même ressenti, après avoir vu et constaté l’œuvre que réalise cette barge, qu’il qualifie d’une innovation de la République du Congo. Il a loué l’initiative qu’a eue le Congo de construire cette barge qui facilite le travail au Congo et à la RCA.

Les caractéristiques de la barge

La barge, qui sert à la construction de l’infrastructure numérique entre le Congo et la RCA, fait ce travail tant du côté congolais que centrafricain. D’une superficie de 576m², la barge motrice comporte quatre motos-propulseurs autonomes d’une capacité chacune de 150 KVA; deux motopompes d’une capacité de 7000 litres par minute ; d’un Jetting et d’une charrue pour effectuer les fouilles. Outre cela, elle se compose de deux cuves à gasoil d’une capacité de 7500 litres chacune ; deux groupes électrogènes de 65 KVA ; deux treuils de 11 tonnes ; trois conteneurs contenant 32 lits, un conteneur cuisine et un conteneur toilette. D’autres engins important pour la réalisation de ces travaux sont transportés dans cette barge comme les Pré-plow. Appareil majeur qui permet la pose de la fibre sous l’eau.

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Réagissant à propos de la fabrication de cette barge, José Antonio Manriqué, directeur technique de MAMB-Services, société sous traitant de le CCSI entreprise adjudicataire, en charge des travaux, fait, d’abord, observer que le problème, pour fabriquer et mettre en service cette barge, tient compte du niveau d’eau de la rivière. « Nous avons construit la barge à Brazzaville », faisait-il savoir, par la suite.
« 3 mois aura été la durée de sa fabrication et 1 mois pour la commande des équipements aux USA, en Espagne, au Portugal et en Italie, soit un temps maximal de 4 mois pour sa fabrication et sa mise à l’eau », pouvait soutenir le technicien de MAMB-Services. Tout le matériel est venu de l’extérieur. Les Jetting et les Stationing sont venus de l’Espagne, le moteur du Portugal et le câble, de la Chine, a dit, en substances, José Antonio Manriqué , directeur technique de MAMB-Services.

En gros, la barge, selon les propos de José Antonio Manriqué, directeur technique de MAMB-Services, fait 540 tonnes, 160 tonnes, comme poids du câble et 150km comme longueur du câble que contiennent les deux containers. C’est, en conséquence, ce câble que la barge est en train de poser sur le lit du fleuve, de Pokala à Salo.

« C’est une barge très solide », renchérissait José Antonio Manriqué, tout en mettant un accent sur la maintenance du bateau, afin d’assurer sa pérennité.

Cette barge contient le matériel nécessaire pour la construction de l’infrastructure d’interconnexion en fibre optique entre les deux Etats. En somme, à travers ce projet d’intégration sous-régionale qui prend corps et forme, se met en place une autoroute de l’information qui permet de ne plus utiliser les autoroutes internationales de haut débit en réseau fibre optique.

Etonnement et satisfaction des populations de vivre cette barge

La barge a sillonné plusieurs localités du Congo et de la RCA, pour déployer la fibre. Les habitants de ces différentes localités traversées, surtout ceux nés dans les années 2000, n’ont jamais vus un bateau vogué sur leurs eaux, par conséquent, ils ne pouvaient qu’être émerveillés. Un fait marquant, c’est que l’arrivée de cette barge, à Bayanga, a ressemblé comme à un jour de grande fête. Tout le village s’est rué au port du coin pour vivre l’arrivée de la barge.

« Impressions du maire de Bayanga »

Chaque jour passé dans ce port, cette barge n’a fait que drainer des foules. Un journaliste, évoluant dans ce village, raconte avoir fait le déplacement du port avec son fils, pour ne pas raté cet événement.

Le même journaliste évoluant à Bayanga n’a pas manqué, par ailleurs, de dire tout son étonnement et sa satisfaction de vivre cette barge. Puisqu’il y a des lustres que les bateaux n’ont plus jamais navigué sur le fleuve Sangha.

Le maire de la Commune d’Obassanga, à Bayanga, Justin Dieudonné Bobanza, pour sa part, a exprimé la joie et la satisfaction de lui-même et de la population qu’il administre sur la présence de la barge dans la localité et la nature des travaux qu’elle réalise, surtout la plus-value qu’elle apporte. « C’est une grande joie pour nous », pouvait-il déclarer.

Germaine Mendo, présidente des femmes de Bayanga, en qualité de l’habitante de cette localité a trouvé les mots pour apprécier l’apport de cette barge. « Cette localité n’a jamais été éclairée. Mais l’arrivée de la barge, pour installer la fibre-optique a apporté la lumière, qui fait réjouir ».

Ainsi, cette interconnexion Congo-RCA qui sera possible d’ici la fin de cette année, conformément aux propos du Coordonnateur du Projet CAB-Congo, s’offre aux yeux de tous comme la concrétisation de la volonté des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale, de mettre le numérique au service de la population, par le désenclavement des départements et en favorisant l’inclusion numérique.

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