Bénin – Réintégration de 305 enseignants radiés : voici ce qui a motivé la décision du gouvernement

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Le conseil des ministres du mercredi 18 janvier 2023 a procédé à la réintégration des 305 enseignants radiés de la fonction publique pour avoir boycotté l’évaluation diagnostique organisée pour le gouvernement. Bien avant la prise de cette importante décision, une séance a été tenue entre une délégation de la CSTB conduite par la 1ère porte-parole Mathurine Sossoukpè et le président de la république Patrice Talon, au domicile de ce dernier.

Après les échanges, le locataire de la Marina a promis régler ce problème au premier conseil des ministres de l’année 2023 juste après les élections législatives. C’est ainsi que la décision de réintégration des 305 enseignants radiés a été rendue publique en conseil des ministres du 18 janvier dernier, nous renseigne le point fait par la délégation de la CSTB dont l’intégralité se présente ci-dessous.

Compte rendu des démarches ultimes du Comité pour le dénouement de la situation des enseignants en situation de « rupture de Contrat »

Le 6 décembre 2022, la camarade Mathurine SOSSOUKPÈ était membre de la délégation de la CSTB au Palais de la République du Bénin sur invitation de Madame la Ministre en charge de la Fonction Publique, Adidjatou MATHYS, agissant pour le compte du Gouvernement pour échanger avec les responsables syndicaux et le Patronat sur la revalorisation des salaires.

A la fin de la séance, comme d’habitude, le Chef de l’Etat, Patrice TALON a sacrifié aux civilités de salutations avec les les différentes délégations invitées.

Il s’est fait que ce jour là, la camarade était positionnée à l’une des extrémités où étaient disposées les délégations. Le Chef de l’Etat démarra ses salutations par elle et tout souriant, lui demanda si elle était contente des gestes du Gouvernement à l’endroit des travailleurs, il s’agit de la revalorisation des salaires. La camarade lui avait répondu qu’elle a des problèmes particuliers qui ont besoin d’être résolus.

Le Président étonné, a voulu savoir les problèmes dont il était question. La camarade lui a répondu qu’elle fait partie des enseignants en situation de rupture de Contrat. Toujours étonné, le Chef de l’État a émis le vœu que la camarade et lui se retrouvent pour échanger. Ce que la camarade a accepté. La promesse du chef de l’État de faire appeler la camarade à partir du 20 décembre pour rendez – vous fut faite. L’un des gardes de corps a été mis en contact avec la camarade et les deux ont échangé les numéros de téléphone.
Effectivement, le 20 décembre 2022, la camarade fut appelée pour s’assurer que le numéro marchait effectivement et que le Chef de l’Etat va communiquer à l’agent intermédiaire (le garde de corps) la date, l’heure et le lieu du rendez-vous.

Le 21 dans la matinée, la camarade fut appelée et le rendez-vous lui été donné pour le jeudi 22 décembre 2022 à 12 h au domicile privé du Chef de l’Etat. La camarade, en acceptant le rendez-vous sans hésitation a informé le garde qu’elle ne sera pas seule mais plutôt avec le camarade SENOU Eric, le deuxième porte-parole.

Le jeudi 22 décembre autour de 11h, alors que la délégation était prête pour le démarrage, la camarade fut appelée par le garde que le Président l’a chargé de nous dire que c’est plutôt le vendredi 23 décembre.

A lire aussi : Bénin – Conseil des ministres : compte rendu de la session du 18 janvier 2023

Le vendredi 23 décembre, la délégation des enseignants en situation de rupture de Contrat composée des camarades Mathurine SOSSOUKPÈ,1ère porte-parole et Éric Fernand SÈNOU, 2eme porte-parole, a été reçue au domicile du Chef de l’Etat par lui-même en personne.
La première question du chef de l’État était de savoir depuis quand notre situation courait. Nous avons répondu:  » demain 24 décembre cela fera trois(3) ans que nous sommes dans cette situation de rupture de contrat. Et que la suspension de salaire et de fonction prévalait depuis le 7 septembre 2019 «  donc que nous sommes sans salaire depuis trente trois(33) mois.

La deuxième question était celle relative à comment nous avions reçu l’information.
Nous avions répondu que c’était par les réseaux sociaux. A la suite de ces deux questions auxquelles nous avions répondu, il nous a dit qu’il a décidé de régler, de passer un coup d’éponge et qu’il sait qu’il est très incompris par les Béninois (surtout nous en particulier) pour les réformes nécessaires qu’il a engagées .

Imaginez dans quel état d’esprit les membres de la délégation furent suite à cette annonce sans ambiguïté faite par le Chef de l’Etat.

Nous l’avions remercié tout en montrant l’objectif de nos cris de détresses pendant et après l’évaluation dite diagnostique. Mais que nos cris n’avaient pas été entendus. Ensuite, nous lui avons montré que lorsqu’un père de famille a plusieurs enfants, il doit considérer que chaque enfant est personnage ou une individualité avec ses caractéristiques comportementales propres. Il y en a qui sont dociles et d’autres non. Les non dociles dans cette couche professionnelle des enseignants, ce sont les 305 enseignants. Nous passons sous silence, les réponses du Chef de l’Etat. Elles ne sont pas en notre défaveur.

Par ailleurs, le Président a admiré l’humanisme et le don de soi pour les autres de la camarade, votre premier porte- parole.

Le Chef de l’État a promis que la décision de notre réintégration sera rendue publique au premier conseil des Ministres après les élections législatives du 8 janvier 2023 car tous les ministres sont hors de Cotonou pour raison de campagne électorale. Tout calcul fait ensemble avec lui, c’est la date du 18 janvier qui était retenue. Faut-il informer les concernés tout de suite ou non? Nous étions convenus avec lui qu’il fallait attendre la décision. Voilà pourquoi, la délégation ne vous avait pas fait le compte rendu avant la prise réelle de la décision de réinsertion.

La délégation convient que l’humanisme, le don de soi pour les autres et aussi la fermeté dont nous tous avons fait preuve est le trophée que chacun de nous doit écrire dans sa page d’histoire. Nous le discernons à nos 3 soldats qui sont morts les armes à la main. Ils n’ont jamais regretté ou trahi avant de mourir. Nous leur sommes aussi restés fidèles dans la défense de la cause commune.

Nous avons perdu beaucoup de choses: des proches décédés, fautes de moyens de notre part, des foyers disloqués (des femmes très tôt n’ont pas pu résister et ont abandonné leur foyer en laissant enfants à la charge des maris sans emploi, ou encore en emportant les enfants, les privant ainsi de l’affection de leur père; des hommes ont abandonné les foyers à la charge des épouses sans moyens ou encore des hommes ont chassé leurs épouses en les menaçant de mort. ~Des Centaines parmi nous sont reniés par leurs parents. Des camarades dans cette situation sont restés sous les chicaneries permanentes des conjoints ou conjointes, etc.

Le Comité vous demande de pardonner tout ce que nos proches ou amis nous ont fait subir et de considérer que nous devrions effectivement perdre toutes ces plumes pour contribuer, à sauver des milliers d’emplois menacés, à montrer le chemin à suivre aux autres et aux générations futures. Tôt ou tard, nous serons décorés.
C’est sur ces mots que nous vous disons bravo à tous !

Cotonou, le 18 janvier 2023.

Les Porte-parole

1er porte-parole :
Mathurine SOSSOUKPE

2eme Porte-parole :
Eric SENOU

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