Célébration du 1er mai 2023 au Bénin : la CSTB manifeste contre la faim, la vie chère puis exige

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Comme annoncée il y a quelques semaines, la marche pacifique organisée par la confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) a effectivement eu lieu ce lundi 1er mai 2023 à Cotonou. Occasion pour les travailleurs réunis au sein de cette organisation syndicale, de manifester contre la faim et la vie chère qui prennent de l’ampleur au niveau des populations. Après une description des conditions de vie des travailleurs, le secrétaire confédéral, Nagnini Kassa Mampo, n’a pas manqué de formuler des exigences.

Ci-dessous la déclaration de la CSTB à l’occasion du 1er mai 2023

CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN (CSTB)

MESSAGE DU SECRETAIRE GENERAL DE LA CSTB AU MEETING ISSU DE LA MARCHE DU 1er MAI A LA BOURSE DU TRAVAIL DE COTONOU

– Honorables invités ;

– Chers camarades travailleurs de toute catégorie socio-professionnelles ;

– Chers jeunes de toutes catégories ;

– Chères femmes, travailleurs et des marchés ;

– Chers amis de la presse ;

– Chers participants à la marche et au meeting de célébration du 1er mai 2023,

Vous venez de parcourir plusieurs kilomètres en chantant et en scandant des slogans dont certains sont consignés sur des banderoles et des pancartes brandies par les manifestants. Vous venez une fois encore de montrer que les travailleurs et les peuples du Bénin refusent de mourir de faim.

Bravo !

Nous nous sommes effectivement levés contre la faim, la vie chère pour l’amélioration de notre pouvoir d’achat et de nos conditions de vie et de travail.

Les travailleurs et les peuples de notre pays se plaignent de la faim et vivent le calvaire de diverses manières :

Nous prendrons seulement quelques exemples pour illustrer le phénomène.

A lire aussi : Célébration du 1er mai 2023 au Bénin : la CSTB appelle tous les travailleurs ou non, à une marche pacifique à Cotonou

I- SECTEUR PUBLIC

1- Sociétés fermées laissant des pères et mères de famille sans issue :

– SONAPRA, ONASA, ONS, BENIN-TELECOM-S.A, LIBERCOM, SONACOP, etc. fermées.

2- Agents en uniformes et Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) arbitrairement radiés de la Fonction Publique dont le capitaine syndicaliste Patrice TREKPO, 27 agents de la police républicaine et consorts ;

3- Agents contractuels de l’Etat de l’enseignement et de la santé sans salaire depuis 15 ans. Imaginez comment ceux-là vivent et travaillent ;

4- AME sous-payés par mois et pendant 11 mois sur 12 ;

5- Agents contractuels et fonctionnaires de l’Etat payés à des grades et indices inférieurs à leurs grades et indices réels. Ils attendent des rappels ;

6- Les agents du Hall des Arts et de la Cultures du Ministère des Sports et Loisirs sont sans salaire depuis 17 mois ;

7- Les fonctionnaires territoriaux des mairies n’ont pas connu de revalorisation de leurs salaires alors qu’ils sont agents publics ;

8- Les retraités de la Fonction Publique n’ont presque pas connu de revalorisation de leur pension. Seulement 2,4 % de revalorisation de leur pension. D’autres retraités ayant souscrit à la CNSS et au FNRB se retrouvent avec des pensions dérisoires. Certains retraités de la Fonction Publique ne bénéficient de la prise en charge de l’Etat ;

9- Le Centre National de Production de Manuel Scolaire (CNPMS) est sur le point d’être privatisé : les 16 agents du centre viennent de faire 16 mois sans salaire. On veut vendre une imprimerie publique et aller commander des manuels scolaires en Inde. Ou se trouve l’esprit de patriotisme et de promotion des valeurs nationales ;

10- Les agents conventionnés des établissements publics comme l’ORTB, le CNHU KM et d’autres n’ont pas connu de revalorisation de leurs salaires alors que leurs collègues Contractuels de l’Etat et Fonctionnaires travaillant dans les mêmes structures ont été satisfait ;

11- Les injustices faites aux agents en uniforme (Police Républicaine, Militaires, Douaniers, Eaux et forêts, Sapeurs-pompiers) sont multiples et multiformes ;

12- Nous ne pouvons finir notre message sans rappeler la situation des 305 enseignants arbitrairement radiés de la Fonction Publique en 2019 qui sont restés pendant plus de 3 ans sans salaire et qui viennent d’être réintégrer en janvier dernier grâce à vos luttes et qui sont restés sans salaire et sans rappels jusqu’à ce jour. Nous profitons de l’occasion pour les féliciter pour le combat patriotique qu’ils ont mené et pour féliciter tous ceux qui de près ou de loin les ont soutenus pendant les moments difficiles qu’ils ont connus.

II- STRUCTURES PRIVEES

1- A part l’augmentation du SMIG, les salaires n’ont pas été hiérarchisés. Si le salaire de 40.000 F passe à 52.000 F est-ce que celui qui était à 52.000 F reste au même salaire ? ;

2- La Société sucrière de Savè (SUCOBE) est sur le point d’être fermée avec 209 personnes à renvoyer parce que l’Etat n’a ni renouveler le contrat à terme de la Société Chinoise, ni signé de contrat avec un nouveau partenaire ;

3- Les ouvriers des sociétés privées sont maltraités. Exemples : Sur les différents chantiers de BTP pilotés notamment par des sociétés chinoises et par d’autres sociétés, les travailleurs sont soumis à la sous-traitance et sont renvoyés à moindre mot ou geste. La plupart d’entre eux ne sont pas déclarés à la CNSS ;

4- Au Port Autonome, les dockers et tacherons souffrent de la mise en œuvre des réformes du gouvernement ;

5- Dans des magasins, les agents de relevages sont exploités comme des esclaves. Certains sont obligés d’aller vers le Togo. Au Bénin, pour déplacer un sac de riz de 50 kg en longueur ou en altitude (étage), on vous paie seulement 25 F ;

6- Dans la zone industrielle de GLO-DJIGBE, les ouvriers sont traités comme des esclaves. Ils n’ont aucun syndicat pour les défendre ;

7- Les agents qui entretiennent les voies urbaines sont mal payés et le plus souvent ne sont non déclarés à la CNSS. Exemple : Cas d’Abomey-Calavi ;

8- Les paysans producteurs de Soja, du Cajou et du maïs sont confrontés au problème de mévente et aux tracasseries allant jusqu’à leurs arrestations à cause de la décision d’interdiction de vente de ces produits à l’étranger par voie terrestre ;

9- Les vendeurs et vendeuses à la sauvette sont traqués par la police, alors qu’ils n’ont pas les moyens de s’ouvrir une boutique. Exemple : 33 d’entre elles ont été emprisonnées et libérées par vos diverses réactions tout récemment ;

10- Les femmes souffrent des tracasseries dues au paiement des taxes de droits de place ou à l’occupation des places dans les marchés. Exemple : Au marché DANTOKPA, la taxe de droit de place est passée de 1.200 F à 2.000 F par mois. Les vendeurs et vendeuses ambulants payaient 600 F par mois, aujourd’hui le montant est passé à 1.000 F. Pour les petits hangars c’est passé de 1.800 F à 3.000 F ;

11- Les transporteurs des gros porteurs n’ont plus de marché car quelques privilégiés ont pris le monopole de tous les marchés. Ils sont aussi écrasés par les taxes de pont péages et pesages. Les Zémidjans, les propriétaires de tricycles, de taxis et de minibus sont tracassés à cause du payement de diverses taxes ;

12- Les DJ animateurs dans les bars dancing et buvettes sont tracassés par la police et arbitrairement emprisonnés à cause de la pollution sonore ;

13- Les agents de sécurité des diverses structures publiques et privés sont maltraités et mal payés.

Permettez-moi de m’arrêter là car, je ne pourrai pas tout citer.

Voilà pourquoi nous avons choisi ce thème contre la faim et la vie chère.

III- CONCLUSION

Avec tout ce que vous rencontrez comme problèmes aggravé par la cherté de la vie, plusieurs citoyens arrivent à avoir difficilement un repas par jour. Voilà pourquoi le payement des frais de loyer, des frais de contributions scolaire, de la santé et d’autres besoins fondamentaux sont difficiles à satisfaire, surtout que les multiples taxes et impôts que nous subissons viennent enfoncés le clou.

On veut nous intimider avec la prise des lois scélérates, les poursuites administratives et judiciaires des travailleurs et des citoyens. C’est ce qui a engendré des sanctions disciplinaires des travailleurs allant jusqu’à leurs radiations et des arrestations arbitraire et politique. Le Bénin regorge de beaucoup de détenus et d’exilés politiques dont Rékya MADOUGOU et Joël AÏVO.

Allons-nous accepter de nous taire et de mourir de faim ? Allons-nous accepter qu’on arrache tous nos droits ?

Non camarades travailleurs, nous ne devons pas accepter ni mourir de faim ni qu’on nous arrache nos droits.

Nous devons nous battre pour vivre et obtenir la satisfaction de toutes nos revendications.

C’est pourquoi à l’occasion de la célébration du 1er mai 2023 contre la faim et la vie chère, nous, participants à la marche de commémoration, exigeons :

  1. La satisfaction de toutes les revendications des travailleurs ;
  2. La libération immédiate et sans conditions de tous les détenus politiques, le retour des exilés politiques et l’arrêt des poursuites arbitraires des journalistes, des travailleurs et d’autres citoyens ;
  3. Le départ des troupes française, source d’insécurité, du Bénin.

Camarades travailleurs, chers participants à la marche et au meeting, nous devons poursuivre absolument la lutte dans tous les secteurs, dans tous les départements et partout pour la satisfaction de nos revendications.

Fait à Cotonou, le 1er mai 2023
Pour les participants,

Le Secrétaire Général Confédéral

Nagnini KASSA MAMPO

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